jeudi 15 février 2018

Les banques devraient jouer un rôle majeur dans la mobilité du futur

Il y a quelques semaines, la filiale bancaire de Renault, RCI Bank & Services, a publié une étude sur la Smart City. Le propos était d'évaluer le rôle des services financiers dans un écosystème où les opérateurs téléphoniques, les grands acteurs de l’Internet, les promoteurs immobiliers, les énergéticiens, les constructeurs automobiles, ainsi que les acteurs des infrastructures et du transport (et je rajouterais dans la liste des groupes comme IBM et Bosch) cherchent à préempter le marché.


Pour ce faire, des dirigeants d'entreprises ont été interrogés, ainsi qu'un échantillon de 7 000 personnes en Europe. Il en ressort que pour le public, les banques représentent les acteurs les plus légitimes pour animer et coordonner les nouveaux services dans les villes, après les pouvoirs publics mais devant les GAFA ou les opérateurs téléphoniques. Ce premier point est important, car les constructeurs automobiles s'appuient justement sur des filiales, qui servent à financer l'achat de véhicules, et qui serviront demain de plus en plus à proposer des services.

A ce propos, le public anticipe des offres globales qui associent tous les moyens de transport (métro, bus, taxi, vélo, voitures en libre-service, VTC) à travers une seule application de paiement. C'est ce que pensent par exemple 70 % des jeunes de 18 à 24 ans. On peut aussi s'attendre à des solutions de partage des dépenses, par exemple en cas de co-voiturage (idée plébiscité par 57 % des jeunes de 18 à 24 ans). Traités régulièrement de dinosaures, les constructeurs auto sont pourtant en train d'évoluer vers le statut d'opérateurs de mobilité (ce que certains avaient déjà essayé de faire au début des années 2000). Et le fait qu'ils puissent proposer des services bancaires est un atout. Une mensualité dans le cadre d'un leasing peut par exemple intégrer aussi un "pass" pour pouvoir se déplacer avec d'autres moyens de transport, en alternative en cas de problème ou en complément.

L'étude indique également que la ville intelligente sera vécue à travers des outils connectés de gestion et d’assistance embarqués. Certains experts voient de services innovants, comme les robot-taxis, émerger d’ici 5 ans. cela tombe bien, l'alliance Renault-Nissan en fait un de ses piliers de développement. Elle y travaille avec Transdev et le chinois Didi Chuxing notamment.

En fait, face à des GAFA et Tesla, l'industrie automobile a deux avantages majeurs : le réseau (car il faudra toujours entretenir et réparer les véhicules) et les services bancaires. Mais, pour le moment, nul n'a vraiment trouvé le moyen de monétiser les services connectés à bord des voitures (qui pour le moment restent à l'avantage d'Apple et Google)