Le tribunal administratif fédéral de Leipzig a donc jugé que les grandes villes avaient le droit d’interdire la circulation des vieilles voitures diesel, lors des pics de pollution. C'est le point qui devait être tranché. Tout est parti de la plainte d’une association de protection de l’environnement qui a saisi les tribunaux pour faire interdire les veux Diesel dans certaines villes comme à Stuttgart. La plainte est donc fondée. Mais, il y aura des aménagements. La Cour administrative fédérale prévoit des exceptions pour les artisans et une mise en place progressive de telles interdictions. Ainsi, à Stuttgart elles ne pourront pas entrer en vigueur avant septembre 2019 pour les voitures diesel de norme Euro 5, commercialisées jusqu’en 2015
Si l'on en croit des sondages, 47 % des Allemand sont opposés à une interdiction généralisée de la circulation des moteur Diesel. En revanche, 25 % sont favorables à des interdictions durant les pics de pollution et 20 % sont favorables à des restrictions générales dans les centres-villes. Ces mesures soulèvent une levée de boucliers en Allemagne car elles risquent d’avoir des conséquences désastreuses pour l’industrie automobile allemande. Les affaires de manipulations des niveaux d’émissions ont déjà contribué à faire baisser les ventes de diesel en Allemagne. Leur part de marché est passée de 48 % en 2015 à 39 % en 2017. Une interdiction de circuler ferait baisser la valeur financière de 15 millions de véhicules.
De leur côté, les constructeurs allemands ont procédé à des rappels pour mettre à jour les logiciels. Ils ont aussi engagé des promotions pour inciter les clients à échanger leur vieux Diesel contre un véhicule plus récent, thermique ou électrifié.
L’Allemagne doit désormais agir, suite à des menaces de la Commission Européenne, et aux actions juridiques de l’organisation allemande de défense de l’environnement DUH, qui avait saisi les tribunaux pour forcer les autorités allemandes à durcir leur politique en matière de pollution. La décision sera scrutée dans toute l'Europe. Rappelons que la France fait aussi partie des pays dans le viseur de Bruxelles.
*Vous pouvez être certains que la plupart des médias feront l'amalgame.
