samedi 10 février 2018

Autopartage, taxis : tout le monde veut travailler avec Didi Chuxing

L'équivalent d'Uber en Chine a annoncé récemment qu'il avait des accords avec une douzaine de constructeurs automobiles. Les plus connus sont l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et Kia. Les autres sont en fait des chinois, parmi lesquels BYD, Dongfeng, Geely et Chang'An. La société, qui transporte 450 millions de personnes par an dans ses 21 millions de véhicules, vient en fait d'ouvrir sa propre plateforme pour le partage de véhicules. Elle se lance donc dans un marché déjà bien encombré, mais qui explose en Chine. Cela intéresse Renault et ses partenaires autour d'un programme de partage de voitures électriques. Mais pas que...

Il est à noter que l'accord couvre aussi de nouveaux services de mobilité, notamment le lancement de services de transport à la demande en véhicules robotisés. C'est l'un des piliers du plan stratégique à moyen terme Alliance 2022. Cela tombe bien, car Didi entend concurrencer aussi Uber sur ce plan-là. La société chinoise a ouvert un labo aux US et a déjà collaboré sur ce thème avec Udacity, une société fondée par un ancien de Google. Le groupe a aussi installé un laboratoire dédié à l’intelligence artificielle à Pékin, avec plus de 200 scientifiques et ingénieurs. Le laboratoire se concentrera notamment sur les applications de l’apprentissage profond pour les machines, des technologies de reconnaissance vocale et de la vision artificielle (traitement et analyses d’images provenant notamment de caméras).

Par ailleurs, les geeks n'ont sûrement pas oublié qu'Apple a investi 1 milliard de dollars dans Didi. A ce titre, la firme à la pomme devrait sans doute bénéficier des données en provenance des millions de véhicules qu'opère le concurrent chinois d'Uber. Et la donnée, c'est la clé pour l'info trafic et la voiture autonome.

De son côté, Didi avance ses pions dans le monde. Il vient de prendre position sur le marché des taxis, en partenariat avec SoftBank. Des tests sont prévus à Osaka, Kyoto, Fukuoka et Tokyo, pour, à terme, « créer une plateforme accessible à tous les opérateurs de taxis japonais. Il vient concurrencer sur ce plan l'application JapanTaxi, qui revendique 60 000 taxis affiliés, et dans laquelle Toyota vient d'investir. Le constructeur nippon et Didi ne sont pas forcément ennemis. Ils sont même partenaires dans le cadre du projet e-Palette de navette autonome que Toyota a présenté récemment au CES de Las Vegas (Uber fait d'ailleurs aussi partie du lot).

Et en Europe ? Didi a investi dans Taxify, un équivalent d'Uber d'origine estonienne qui doit se lancer à Londres.

Comme on le voit, l'un des enjeux de demain est le transport à la demande. Un transport qui pourrait se faire à terme sans chauffeur. Uber, Lyft, Didi, mais aussi Ola (Inde) et Grab (Singapour) sont engagés dans la compétition. Les partenaires potentiels sont les constructeurs automobiles, mais aussi les loueurs, les assureurs et les banques.