Mis à part le Diesel, un autre sujet provoque l'hystérie en France : le téléphone au volant. Ainsi donc, on peut être verbalisé si on tient le téléphone à la main, même à l'arrêt. La Cour juge en effet qu'un véhicule à l'arrêt, moteur arrêté, peut être regardé "comme étant toujours en circulation", à moins d'être garé sur une place de parking. De vous à moi, cela ne me choque pas, puisque la loi est connue de tous (amende de 135 euros et perte de trois points). Ce qui est plus énervant, c'est cette obsession irrationnelle de la part de la Sécurité Routière qui fait que vilipender le portable - sans statistiques pour appuyer son propos* - et en occultant soigneusement de mentionner les solutions qui existent pour ne plus manipuler le mobile.
Prenons un exemple récent. Sur son site, la Sécurité Routière évoque une étude et en fait la présentation suivante : 43 % des conducteurs utilisent leur téléphone en conduisant. Allons voir maintenant ce que dit l'étude en question, réalisée par la Fondation Maif et l’IFSTTAR. D'abord, ce chiffre de 43 % vient d'un sondage, réalisé auprès de 2 671 personnes. Donc, il serait plus juste d'écrire "selon un sondage" et d'employer le conditionnel.
Mais, le meilleur reste à venir. L'étude dit que les conducteurs sont conscients du danger et qu'ils sont 67 % à avoir déjà utilisé un système mains-libres ou la commande vocale, contre 60 % en 2016. Il y a donc un progrès non négligeable. Bizarrement ce point n'a pas été mis en valeur. L'étude indique également que les professionnels, qui sont présentés comme les plus "accros au smartphone", sont 79 % à effectuer leurs conversations et messages en mains-libres. Mieux équipés que les particuliers, ils utilisent davantage leurs kits Bluetooth ou les commandes vocales de leur téléphone. Les messages sont plus souvent écoutés et dictés que lus et écrits.
Comme je le dis souvent, des millions de véhicules sont équipés de technologies de ce type. Et ils peuvent bénéficier à de nouveaux automobilistes, quand il se retrouvent sur le marché de l'occasion.
Donc, il existe des moyens techniques pour se dispenser de tenir le téléphone à la main. Et ils sont à la portée de tous. C'est dans ce sens qu'il faudrait communiquer, au lieu de vouloir interdire. Un travers bien français.
*Elle se réfère à la fameuse expertise collective de l'INSERM en 2011, qui estime que la part du téléphone au volant "serait" (car le conditionnel est utilisé) d'un accident corporel sur dix. Depuis tout ce temps, il n'existe toujours pas d'étude sérieuse.Et la machine à désinformer s'auto-alimente. Vu que des sondages réalisés chaque année montrent une utilisation déclarée plus importante du smartphone, on en rajoute une couche à chaque fois. CQFD. Et pourtant, les chiffres de la mortalité routière continuent de baisser, venant contredire tous ces arguments.