samedi 10 mars 2018

Goodyear très inspiré au salon de Genève

Le fabricant américain a pris l'habitude de nous étonner, chaque année au salon de Genève. Et une fois de plus, on n'a pas été déçu. Un peu plus loin, je vais vous parler du pneu connecté (j'ai été le premier, dès lundi après-midi à l'essayer dans Genève), mais il nous faut d'abord présenter le concept Oxygène. Ce pneu s’inspire d’un exemple de la nature. Vous savez que les forêts absorbent le gaz carbonique. Les ingénieurs de Goodyear ont donc décidé d’intégrer de la mousse vivante sur les flancs du pneu. Et le rôle de cette mousse, c’est de capter le CO2 à travers l’eau déposée sur la route.



Une fois ce CO2 récupéré, il se passe alors un phénomène qui a pour nom la photosynthèse. La mousse va donc utiliser l’énergie solaire pour fabriquer de l’oxygène et réduire les émissions de gaz à effet de serre. En région parisienne, avec environ 2 millions et demi de véhicules, on pourrait produire ainsi potentiellement 3 000 tonnes d’oxygène et réduire de plus de 4 000 tonnes les émissions de gaz carbonique.


Et ce n’est pas tout… Non, car ce pneu magique pourrait aussi produire de l’électricité. C’est un phénomène naturel, pendant la photosynthèse. Le travail de certaines bactéries génère en effet du courant électrique.


D’ailleurs, sur son stand, Goodyear a mis des pots de fleur connectés pour le démontrer.


On peut aussi souligner que la bande de roulement est non-pneumatique et imprimée en 3D avec de la poudre de gomme provenant de pneus recyclés. La structure légère et amortissante améliore la durée de vie, tout en évitant les problèmes de crevaison. De plus, la structure ouverte du pneu offre une sécurité supplémentaire qui augmente l’adhérence sur route mouillée en aidant à absorber l’eau de la bande de roulement.


Par ailleurs, les ingénieurs ont même imaginé un système de communication, utilisant la lumière, on appelle cela le Li Fi. Il serait alors possible d’avertir les autres véhicules en cas de danger. Très fort, mais on se demande si chez Goodyear, ils ne prennent pas autre chose que de la chlorophylle.


Mais, le pneu connecté va dans un premier temps prendre une forme plus classique. Goodyear a profité du salon pour faire tester une version encore améliorée d'une puce développée par la société allemande Huf et qui s'intègre directement dans le pneu.


L'intérêt de cet équipement est de proposer une mesure plus précise et en temps réel de la pression de chaque pneu. On peut le voir ici sur la tablette.


Et la puce peut aussi servir à alerter, quand elle détecte qu'un pneu a atteint la limite d'usure légale.


Mais, il y a mieux encore. Comme la puce est reliée aux serveurs du fabricant de pneu, en passant par une liaison Internet, il est même possible de déterminer quelle sera la durée de vie de chaque pneu, en fonction du style de conduite. C'est une information qui peut intéresser les gestionnaires de flottes d'entreprises.


La puce dans le pneu fonctionne par radiofréquence et envoie donc un signal à chaque tour de roue. Mais, elle pourrait très bien utiliser une connexion Bluetooth. La puce de Goodyear pourrait aussi apparaître demain en série chez des constructeurs. Au-delà de la pression des pneus et de l'usure, elle pourrait dialoguer avec l'électronique de bord et optimiser par exemple le comportement dynamique, ou le freinage en envoyant des données aux calculateurs. Le pneu connecté sera d'ailleurs indispensable demain sur les futurs véhicules autonomes.