vendredi 30 mars 2018

La France veut prendre le virage de l'intelligence artificielle

C'est le train que la France ne veut pas manquer : celui de l'IA, alias l'intelligence artificielle. Sur la base du rapport Villani, le Président Macron a annoncé hier qu'1,5 milliard allait être investi pour favoriser un écosystème de recherche. La somme est très modeste, par rapport à ce que consacrent la Chine et les Etats-Unis, mais c'est un geste appréciable. Ainsi, des centres de recherche reliés entre eux seront créés à Paris, Saclay, Toulouse, ou encore Grenoble, avec des chercheurs qui pourront passer du public au privé. La voiture autonome a été identifiée comme l'un des secteurs qui sera le plus impacté par ces travaux.
La voiture sans conducteur est en effet une vitrine pour l'IA. Elle s'y appliquera par ce qu'on appelle le deep Learning. Chaque constructeur développe aujourd’hui ses propres modèles d’apprentissage, en utilisant ses flottes de véhicules et la réalité virtuelle. Mais, pour atteindre un niveau de risque acceptable, il faudrait que les différents acteurs (équipementiers, nouveaux entrants) puissent partager les données, préconise le rapport. Il suggère des regroupements entre constructeurs, équipementiers, opérateurs de réseaux et d'infrastructures, sociétés technologiques de pointe.

Le souhait est également de rendre possible l'expérimentation dès 2019 de véhicules autonomes de niveau 4 partout en France. La nouveauté vient du fait que les villes pourront ainsi piloter des tests de véhicules hautement automatisés, alors que les demandes étaient centralisées par l'Etat.

Le rapport Villani suggère également de faire évoluer le code de la Route. Il propose d'autoriser en 2022 les véhicules de niveau 4 et en 2028 les véhicules sans chauffeur de type robot-taxi.

Le calendrier n'a rien d'exceptionnel. L'automatisation de niveau 3 sera techniquement disponible bien avant 2021. La date de 2028 est assez réaliste.

A noter que le plan fait aussi le lien entre le véhicule électrique et le véhicule autonome. L'IA pourrait aussi permettre de mieux diagnostiquer par la donnée l'autonomie maximale de la batterie et aider à mieux gérer les recharges de batteries sur le réseau. La France souhaite en tout cas utiliser l'IA pour améliorer la mobilité au quotidien. Avec des données partagées sur l'autopartage et le covoiturage, il serait possible de réduire la densité du trafic. Pour les collectivités de proposer des services de transport à la demande, là où le transport public de masse n'est pas adapté.

Avec ce plan sur l'IA, la France souhaite ainsi envoyer un signal positif et motivant à la recherche et l’industrie française. La volonté est également d'initier une séquence dans le débat public (national, européen et international), d’une part en accélérant la prise de conscience du public sur les enjeux de l’intelligence artificielle (avec un volet sur l'éthique), et en présentant la France comme un pays tourné vers l’avenir et favorable à l’expérimentation et l’investissement. IBM, Samsung et Google ont en tout cas répondu à l'appel.

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