L'industrie automobile abandonne le Diesel et se lance avec ferveur dans l'électrique, tout le monde sait ça, voyons. C'est en tout cas le message que relaie inlassablement une certaine presse, et même des journalistes soi disant spécialisés. Le problème est que cette belle histoire vient en contradiction avec la stratégie des industriels. Prenez l'exemple de Volkswagen. Le groupe a pris cher avec le Dieselgate. Et pourtant... Le grand patron Matthias Müller a beau avoir enclenché un grand plan d'électrification, pour lui, "les moteurs diesel modernes font partie de la solution et non du problème, notamment en ce qui concerne le changement climatique".
VW n'entend pas "négliger les technologies et les véhicules actuels qui continueront à jouer un rôle important dans les décennies à venir". Le groupe va d'ailleurs leur consacrer plus de 90 milliards d'euros sur les cinq prochaines années, dont près de 20 milliards d'euros cette année.
Bizarrement, ce message n'est guère relayé dans les médias. C'est un peu contre la ligne du parti et le "Boboland".
Alors, revenons à l'autre partie du message de Matthias Müller, qui elle a été abondamment commentée. Normal, elle concernait l'électrique.
Avec sa Roadmap E et sa force de frappe industrielle, Volkswagen a la capacité de faire mal à Tesla selon Forbes. La Bourse a d'ailleurs réagi en revoyant à la baisse le cours de Tesla et en remontant celui de VW.
Le groupe allemand a l’intention de fabriquer jusqu'à trois millions de véhicules électriques par an d'ici 2025 et de commercialiser 80 nouveaux modèles électriques pour l’ensemble du Groupe. Dès cette année, neuf autres nouveaux véhicules, dont trois entièrement électriques, viendront s'ajouter à une gamme électrifiée déjà composée de huit véhicules électriques et hybrides rechargeables. Et à partir de 2019, un nouveau véhicule électrique sera lancé « pratiquement tous les mois », d'après M. Müller.
« Nous avons ainsi l'intention de proposer en quelques années, la plus grande gamme de véhicules électriques au monde, toutes marques et régions confondues », a souligné le dirigeant.
Le plus incroyable est que 16 sites à travers le monde produiront des véhicules électriques d'ici la fin 2022. Pour garantir une production suffisante de batteries, en prévision du développement massif de la mobilité électrique, respectueuse de l'environnement, des partenariats ont été conclus avec des fabricants de batteries en Europe et en Chine.
On relèvera par ailleurs que c'est désormais Tesla qui doit s'aligner sur les allemands pour les super chargeurs à 350 kW. La peur changerait-elle de camp, camarade ?