Après la présentation globale du plan de Mercedes en matière d'électrification, qui est - soit dit entre nous - bien plus ambitieux et visible que celui de Renault-Nissan, je reviens donc sur la question de l'hydrogène. La firme à l’étoile a en effet révélé sous forme de prototype une version à hydrogène (F-Cell) du GLC, qui va sortir l'année prochaine. La pile à combustible fait partie de la stratégie, en complément de l'électrique à batterie.
Pionner de l’hydrogène, avec 12 millions de km parcourus par sa flotte de véhicules (8 millions en voiture, dont la B 200 F-Cell qui a fait le tour du monde en 2011, 4 millions en bus), le groupe Daimler a une expérience certaine.
Il a la particularité de produire lui même ses piles à combustible, à travers l'entité Mercedes Benz Fuel Cell, qui bénéficie d'une technologie de coeur de pile développée au Canada par AFCC (Automotive Fuel Cell Corporation), la joint-venture montée entre Daimler et Ford.
Sur le GLC F-Cell, c'est une pile de 80 kW, dont la taille a été réduite de 30 % par rapport à celle de précédente génération (équipant la B200 F-Cell). Ce gain permet d’intégrer le groupe motopropulseur sous le capot, et non plus sous le plancher. Comme d'autres constructeurs, le groupe Daimler a fait le choix d'une architecture modulaire. Ce qui signifie que d’autres modèles pourront adopter l’hydrogène, comme cela se pour l'hybride rechargeable ou l'électrique.
Autre amélioration notable : Mercedes a réduit de 90 % la présence de platine sur sa pile, ce qui va contribuer à rendre la technologie moins onéreuse.
Le plus surprenant est que la firme à l’étoile a fait le choix de coupler la pile avec une batterie lithium-ion rechargeable de 9 kWh, en plus du moteur électrique (intégrant au passage un turbo électrique). C'est donc un véhicule à l'architecture hybride plug-in. Le rôle de la batterie est de permettre un roulage sur plus de 50 km en mode électrique, dans l'hypothèse où le véhicule se retrouve à court d'hydrogène dans une zone non pourvue en stations.
En conséquence, il y a deux orifices de remplissage sur le GLC F-Cell. Situé sur le flanc arrière-droit, le premier sert à faire le plein d'hydrogène (dans un réservoir de 4 kg, où le carburant est stocké à l’état gazeux à une pression de 700 bar), en moins de 3 mn.
Le second, situé au-dessus du pare-chocs arrière droit, permet de se recharger en courant électrique. Avec ces deux modes de propulsion, le GC F-Cell est donné pour 500 km d’autonomie, selon le cycle NEDC.
Actuellement en phase de tests, le véhicule devrait être présenté officiellement en 2017, lors du salon de Francfort. Il sera ensuite lancé dans la foulée sur quelques marchés, dont naturellement l'Allemagne.
A noter que Daimler prévoit par ailleurs de lancer en 2018 un bus à hydrogène sous la marque Citaro.
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