Pour l'équipementier allemand, la conduite assistée et autonome va permettre de tendre vers le zéro accident. Un message qu'on aimerait entendre plus souvent en France, où on préfère parler de radars et de mesures punitives. Cette vision ne relève plus de l'utopie, car les capteurs qui analysent l'environnement du véhicule sont au moins aussi performants que l'être humain. Par exemple, les rétroviseurs peuvent être remplacés par des caméras, dotés d'une grande acuité. D'autre part, la fusion des capteurs fait appel à de l'intelligence artificielle et de l'auto-apprentissage pour gérer des situations très complexes et éviter ainsi l'accident.
Avant d'arriver au zéro accident, il y aura des étapes intermédiaires comme par exemple le « bouton chauffeur » qui permettra d'activer la conduite autonome sur l'autoroute. C'est au conducteur que reviendra le choix d'utiliser ou non les fonctions liées à l'automatisation. Et que ce mode soit enclenché ou non, les systèmes d'aide à la conduite restent actifs et le protègent. La décision d'autoriser ce type de fonction relève des pouvoirs publics, mais Conti a une certaine expérience, engrangée en partie aux USA où l'équipementier a été dans les premiers à obtenir une licence dans le Nevada.
En fait, Conti considère que ses ingénieurs doivent s'attaquer à six principaux défis : les capteurs, la connectivité, le dialogue et l'interface homme-machine (IHM), l'architecture système, la sécurité en cas de panne et l'acceptation de la conduite autonome.
L'une des briques est l'horizon électronique. A l'avenir, les capteurs des véhicules connectés seront en mesure de recueillir de nombreuses informations sur des événements susceptibles d'évoluer, tels que les embouteillages, les accidents, la commutation des feux de signalisation, les panneaux d'avertissement ou l'état de la chaussée. Grâce à la connectivité au sein même du véhicule, ces informations sont transmises à d'autres usagers de la route par le biais d'Internet. On obtiendra ainsi un « cluster » de véhicules connectés, dont l'ensemble des données sont rassemblées et analysées, de façon produire une image en temps réel extrêmement précise du réseau routier et de la circulation.
Autre exemple de l'apport de la technologie. La branche ITS (transports intelligents) de Conti a développé la fonction Road DataBase. Il s'agit d'une interprétation de la route par les capteurs embarqués, de façon à restituer au conducteur une information fiable sur l'environnement qui l'entoure et facile à comprendre. Panneaux, chantiers et files de circulation sont décryptés à la volée et viennent s'afficher en forme simplifiée. Une façon de compléter la cartographie numérique.
À l'avenir, Continental intégrera aussi dans les pneus des capteurs qui permettront au véhicule d'analyser directement l'état de la chaussée et de gagner en sécurité. J'en avais déjà parlé cet été, à l'issue d'un Tech Show en Allemagne.