La loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée en juillet dernier, et dont j'ai déjà parlé sur ce blog, fixe l’objectif de 40 % d’électricité d’origine renouvelable à l’horizon 2030 en France. Un objectif qui pourrait être atteint sans modification majeure des caractéristiques du système électrique. Mais après 2030, ce sera une autre histoire et il faudra développer les énergies renouvelables. Une étude de l'ADEME s'est penchée sur le sujet. En testant différentes hypothèses de mix électrique et leurs conséquences sur le réseau, elle arrive à 100 % d'énergies renouvelables dans le scénario le plus optimiste. Pas évident, mais techniquement possible.
Pour arriver à un tel résultat, cela suppose d'optimiser chacune des filières, à savoir : l'éolien (terrestre et en mer), le solaire, l'hydraulique, la cogénération au bois, la méthanisation, la géothermie et l'énergie marine.
Il faut noter que l'hypothèse de l'Ademe est qu'en 2050, il y aura 10,7 millions de véhicules électriques ou hybrides rechargeables (sur un parc
de 22 millions de véhicules) dont on optimisera la recharge à des bornes, pour
moitié situées sur le lieu de travail et l’autre moitié au domicile.
Ce qui m'étonne un peu, c'est que le « véhicule to Grid », c’est-à-dire la capacité à piloter le
déchargement temporaire des véhicules électriques en cours de recharge au
service du réseau, n’a pas été considéré dans cette étude. Il pourrait
éventuellement constituer quelques GW de puissance disponible en plus, dit l'Ademe. L'agence note au passage que, s’il n’existe pas aujourd’hui en France de système expérimenté à
grande échelle pour piloter la recharge des véhicules électriques, il semble cohérent
de supposer que le développement massif de véhicules électriques ne pourra être
réalisé sans un processus de gestion intelligent de la consommation des bornes de
recharge.
Autre regret : le nom de l'hydrogène n'est jamais cité. Comme si c'était un non sujet. Pourtant, ce thème fait partie des sujets d'étude de l'Ademe, qui y a consacré un AMI. Certes, il est bien fait mention dans le rapport 2050 des filières « Power to
Gas » (méthanation) et « Gas to Power » pour le stockage d'énergie. Mais, je suis étonné. Là aussi, l'aspect mobilité, avec des véhicules pouvant être alimentés par de l'hydrogène ou du gaz naturel n'a pas été considéré. Pourtant, le gaz injecté pourrait également servir à alimenter des véhicules, en substitution de produits fossiles.