Le séminaire auquel j'assiste depuis hier à Bordeaux a permis de créer des échanges intéressants entre les villes européennes qui ont décidé de tester et de déployer une infrastructure connectée. L'Europe soutient ces initiatives, à travers le financement de projets (C the Difference, C Mobile, etc...). Ce que l'on sait moins, c'est que la France préside une plateforme qui vise justement à déployer à grande échelle la mobilité connectée sur les corridors autoroutiers. Elle a pour nom C-Roads et prévoit à partir de 2019 la mise en place de balises en bord de route.
Le réseau utilisera à la fois du Wi-Fi ITS G5 (sur 6 000 km) et des réseaux cellulaires (sur 100 000 km). C'est une feuille de route ambitieuse. Mais, elle s'appuie sur des fonds européens (à hauteur de 50 %) et sur des consortiums public-privé à l'échelle des pays.
La création de la plateforme remonte à 2016. Elle comprenait initialement la France, l'Allemagne, l'Angleterre, les Pays-Bas, la Belgique flamande, l'Autriche, la Slovénie et la République Tchèque. En 2017, elle s'est enrichie de l'arrivée d'autres pays : l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Belgique francophone, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande et la Hongrie. Il y a aussi des membres associés qui sont la Suisse, l'Irlande, et même des pays plus lointains comme Israël et l'Australie.
Evidemment, l'interopérabilité est la clé. Et le choix d'un standard commun est la clé du bon fonctionnement. La France a d'ailleurs accueilli 11 pays lors d'un événement organisé à Reims, en avril dernier, pour tester l'infrastructure de l'autoroute A4 (équipée dans le cadre du projet SCOOP) pour s'assurer que les messages puissent être lus par des véhicules étrangers.
Aujourd'hui, certains acteurs de l'automobile sont prêts à accompagner la mobilité connectée. Volkswagen a annoncé qu'il serait en mesure d'équiper ses véhicules dès 2019 justement. Et la plateforme C-Roads esr en contact avec le consortium Car2Car qui réunit justement des constructeurs automobiles.
Pour autant, le choix du Wi-Fi en bord de route fait débat. Certains constructeurs considèrent que c'est une technologie ancienne et préfèrent opter pour la 5G avec le C-V2X. L'association 5 G pour l'automobile pense qu'il vaut mieux privilégier les réseaux cellulaires.
En tout cas, pour tous ceux qui suivent ce qu'on appelle les ITS, autrement dit les transports intelligents, on arrive enfin à du concret. Et cela pourrait changer beaucoup de choses en matière de sécurité routière.