Ainsi donc, un nouveau scandale lié au Diesel agite la sphère médiatique. Il y a en fait deux affaires en une, mettant en cause un organisme de recherche (EUGT), mandaté par BMW, Daimler, VW et Bosch. D'une part, des tests auraient été menés auprès de singes pour mesurer l'impact de l'inhalation d'émissions de moteurs Diesel. C'était en 2014 aux Etats-Unis. Et d'autre part, des cobayes humains, en bonne santé, auraient été exposés à des émissions de dioxyde d'azote (NO2), en Allemagne, en 2013 et 2014. Cette fois, c'était dans un hôpital.
Est-ce que c'est choquant ? La réponse est oui. Le responsable des relations publiques de VW a reconnu que cela n'aurait jamais dû arriver, ni avec des singes, ni avec des humains. La réaction est d'autant plus vive que cet épisode intervient dans le cadre d'une longue saga, qui vise à accabler le Diesel de tous les maux.
Le fait est que les constructeurs allemands, même si BMW dément et que Daimler prend ses distances, portent eux mêmes un grave coup à une motorisation qui n'avait pas besoin de ça.
Ce n'est quand même pas de bol de retrouver Volkswagen et Bosch mêlés à cette affaire, alors que les deux sont pointés du doigt pour le Dieselgate. Du coup, la presse fait le lien entre les deux scandales.
Venons en aux cobayes humains. A priori, voilà une drôle d'idée que de prendre des gens en vie et bonne santé pour leur faire respirer des gaz. Même s'ils étaient exposés à des niveaux moindres que ceux constatés sur des lieux de travail, la méthode est en apparence indigne. Pourtant, un article du Monde laisse entendre que la pratique serait répandue. Ainsi, un institut des Pays-Bas a reconnu que, depuis des années, des animaux mais aussi des humains étaient exposés à des émissions de moteurs Diesel. Il s'agit de gens en bonne santé ou de malades sous traitement auprès de cardiologues. "C'est une tempête dans un verre d'eau", estime l'n de ces chercheurs. Et le cas des Pays-Bas ne serait pas isolé, croit savoir le quotidien.
Je me souviens d'une polémique qui remonte à la fin des années 90. Renault avait été accusé d'utiliser des cadavres humains pour des crash-tests, y compris des corps d'enfants. Ce que la marque avait confirmé. En vérité, plusieurs constructeurs ont procédé à ce genre de tests, avec des corps que personne ne réclamait ou de personnes qui avaient en avaient fait don pour la science. A l'époque, j'avais trouvé cela choquant. Mais, comme le rappelle un article d'époque de Libération que j'ai relu, des ingénieurs disaient que c'était indispensable pour mesurer les lésions sur le corps humain, malgré les progrès des mannequins instrumentés. La sécurité à l'intérieur des véhicules s'en est retrouvée renforcée, même si on peut considérer que ce n'est pas très éthique. A une époque où la priorité consiste à éviter l'accident, sachant que l'essentiel a déjà été fait en matière de sécurité passive, ce n'est sans doute plus le cas aujourd'hui.
Pour ce qui est des moteurs, l'électrification va rendre caduques ces pratiques de cobayes humains pour la mesure de polluants. Et on peut imaginer que les constructeurs ou équipementiers qui pourraient se livrer encore en ce moment à ce genre d'expériences vont sans doute tout arrêter, en priant pour que cela ne se sache jamais.