Présentée comme un concurrent potentiel de Tesla et financée par un milliardaire chinois, la start-up californienne traverse une crise qui pourrait lui être fatale. Son principal mécène, Jia Yueting, est en effet inscrit sur la liste noire des débiteurs en défaut de paiement en Chine. Le fondateur de LeEco (le Netflix chinois) a trop diversifié son entreprise (smartphones, TV connectées, voiture autonome) et a surtout accumulé les dettes. De quoi hypothéquer l'avenir de la firme, qui n'a pas su convaincre.
Faraday Future prévoyait de sortir son premier modèle, la FF91 (prononcer nine one), à la fin de l’année 2018. Sur le papier, ce bolide électrique était prometteur avec ses 1050 ch et sa batterie LG Chem de 130 kWh autorisant une autonomie de 700 km. L'auto avait fait sensation au CES, en 2017, d'autant que la promesse était aussi de donner accès à la conduite autonome, avec un dispositif alignant 10 caméras, 13 radars, un lidar 3D rétractable et 12 capteurs à ultrasons. Il y avait de bonne idées, comme la reconnaissance faciale et les sièges au design inspirés par la NASA.
Mais, il n'y aura peut-être jamais de suite. En tout cas, sur le site de FF, l'onglet "reserve" renvoie à une erreur 404 (page introuvable). Même si un milliardaire voulait réserver une ou plusieurs FF91, pour apporter de l'argent frais (comme Tesla sait si bien le faire) il ne pourrait pas.
Même si Jia Yueting affirme pouvoir remédier à la situation, en levant des fonds, c'est à travers ce genre de bad buzz que l'on voit qu'il est difficile de tirer un trait sur l'ancien monde et de s'improviser constructeur automobile. Les médias en ligne et autres influenceurs devraient être plus prudents. Ce n'est pas la première fois qu'un nouvel entrant échoue. Leur idole, Tesla, n'est d'ailleurs pas tirée d'affaire...
A noter que d’anciens cadres sont partis en débauchant des ingénieurs pour fonder une autre start-up, baptisée Evelozcity. La vision est la même : proposer une voiture électrique hyper connectée.