vendredi 19 janvier 2018

Le LAVIA qui ne dit pas son nom

Dans les dernières mesures de sécurité routière, une disposition est passée presque inaperçue. Il s'agit de la mesure N° 8, qui évoque un projet de contrôleur électronique de la vitesse. Ainsi, la Sécurité Routière veut donner la possibilité à un conducteur contrôlé en excès de vitesse de plus de 40 km/h et faisant l’objet d’une suspension de permis de continuer à conduire, à condition que ce soit "un véhicule équipé d’un contrôleur électronique de vitesse". Prévue à l'horizon 2021, cette mesure se base sur "un dispositif qui détecte lorsque le conducteur commet des excès de vitesse".
 Et comment fonctionne cette petite merveille ? Elle se base sur la mesure de la vitesse (il fallait y penser, hein ?), la localisation du véhicule et la reconnaissance des panneaux de vitesse. Enfin, une technologie qui va permettre à la France de faire trembler Apple et Google..

Le projet de contrôleur électronique de vitesse renvoie en fait à l'inoxydable LAVIA (Limiteur de vitesse s'adaptant à la vitesse autorisée). Malgré toutes ces années, Perrichon & Co (and Got, en fait) continuent de croire en ce machin. Et ce que personne ne leur a dit (et ne ce sont pas les "fameux experts" du CNSR, tous issus de la recherche publique et qui n'y connaissent rien), c'est que tous ces éléments existent déjà. Et même qu'on les trouve sur des véhicules de grande diffusion. Sur ma C3 Aircross, dans l'affichage tête haute au-dessus du volant, j'ai en permanence la vitesse limite et je peux facilement estimer où j'en suis. Chez Renault, le panneau de la vitesse limite se met à clignoter quand on roule trop vite. D'autres marques affichent cette info sur l'écran du GPS (qui contient déjà en général les infos sur les limites en vigueur). Mais quoi qu'il en soit, même avec l'aide du système de navigation d'un smartphone (horreur !), on peut donc avoir l'information sur la bonne vitesse à respecter.

On pourrait encourager la généralisation de ces systèmes. Mais non.. Ré-pres-sion ! Non seulement, le conducteur sous le coup d'une suspension qui n'aura pas cet équipement se verra retirer le permis, mais pendant la période de suspension, le moindre écart fera perdre son permis.

Et ce n'est sans doute qu'une étape. Les ayatollahs de la route, qui sont capables de faire beaucoup mieux, essaieront sûrement de l'élargir à tous les conducteur. Ce qui est inquiétant, c'est que même La Prévention Routière milite pour le LAVIA. Au lieu de vouloir emmerder une fois de plus les français avec des mesures vexatoires, au niveau du QI d'une huître, est-ce qu'on ne pourrait pas exemple préparer la route connectée de demain ?