mardi 13 septembre 2016

Renault et Centrale Nantes vont élaborer les moteurs électrique et hybride de demain

Hier, j'étais à Nantes, où j'ai assisté au lancement de la première Chaire de recherche et d’enseignement consacrée à la performance de la propulsion électrique des véhicules automobiles. Elle est co-financée par l’Ecole Centrale de Nantes et Renault à hauteur de 4,6 millions d'euros (2,3 millions chacun) sur 5 ans. L’enjeu de cette Chaire est de rendre plus performants et plus sobres en énergie les moteurs des futurs véhicules électriques et hybrides. Des moteurs qui sont tout aussi important que les batteries.


Ce n'est pas la première fois que Renault et Centrale Nantes collaborent. Ces deux partenaires sont déjà liés par une Chaire sur les nouvelles technologies des moteurs à combustion (avec LMS International), qui est toujours en cours.


Mais cette collaboration intervient à un moment où Renault atteint un cap symbolique, celui des 100 000 véhicules électriques (350 000 avec Nissan). La marque au losange revendique le leadership en Europe, avec 1 voiture sur 4 vendue sur le vieux continent (1s ur 2 en en France). A ce propos, j'ai trouvé que Philippe Schulz, Directeur de la Conception des Groupes Motopropulseurs électriques et hybrides de Renault, fanfaronnait un peu. Il s'est monté aussi assez cassant avec Tesla.

Renault a par ailleurs affirmé que des annonces allaient venir, à l'occasion du Mondial de l'Automobile. L'assistance a entendu que l'autonomie ne serait bientôt plus un sujet.

Mais, l'autonomie ne dépend pas que de la batterie. Elle est aussi assurée par le moteur et par la capacité à maintenir la charge embarquée.


Il se trouve que l'Ecole Centrale de Nantes a une particularité, celle d'abriter l'IRCCYN (Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes). Ce labo maîtrise les commandes sans capteur pour les moteurs électriques. Un savoir-faire qui intéresse beaucoup Renault, pour réduire les coûts des moteurs électriques et les rendre plus fiables. Et comme en plus l'IRCCYN travaille sur la robotique, c'était l'occasion de faire coup double, à la fois sur la propulsion électrique et le véhicule autonome qui est son extension naturelle.


C'est d'ailleurs près d'une ZOE, automatisée par l'IRCCYN, que j'ai choisi de prendre en photo Malek Ghanes. Cest le titulaire de la Chaire. Il avait justement fait sa thèse sur les commandes sans capteur, quand il était étudiant. Professeur des Universités à Centrale Nantes, il a reçu en 2015 le Prix de la Recherche Appliquée de la FIEEC (Fédération des Industries Électriques, Électroniques et de Communication) pour ses travaux précurseurs sur le développement des méthodes de l'automatique robustes et peu coûteuses.


Pendant 5 ans, une trentaine de chercheurs internationaux, professeurs, ingénieurs, doctorants, post-docs et masters, associés aux équipes de Renault, vont travailler sur les trois thèmes scientifiques retenus :
Le contrôle robuste des moteurs électriques de traction,
Le contrôle et la gestion des systèmes de charge embarqués,
L’optimisation du potentiel énergétique de systèmes de motorisation hybrides.


L'Ecole Centrale de Nantes, avec ses laboratoires, est leader mondial dans le domaine de la commande sans capteur des machines synchrones et asynchrones, et des systèmes hybrides. Et elle dispose pour chaque domaine des plateformes uniques dans un contexte académique.

Voir les photos.