mercredi 6 décembre 2017

Voitures sans conducteur : ce sera après 2023

L’équipementier allemand ZF a organisé un Tech Day sur le thème de la voiture connectée et autonome sur le circuit de Montlhéry. A quelques semaines du CES de Las Vegas, cet événement a permis de revoir la roadmap pour l’automatisation de la conduite. Ce fournisseur spécialisé dans les équipements de sécurité active et passive (grâce à l’intégration de TRW) a évoqué l’écosystème qui va permettre d’acquérir les technologies nécessaires pour rendre les véhicules autonomes, ainsi que les différents segments de marché sur lesquels il sera possible de déployer ces équipements. Et les dates convergent vers 2023 et au-delà.



S’agissant de l’écosystème, ZF a fait le choix de privilégier à la fois des participations (via le fonds Zukunft Ventures), comme chez Ibeo pour ses lidars* ou Astyx, et des coopérations comme avec Faurecia, Hella et Nvidia.

Pour les produits, il y aura bien sûr la voiture, personnelle ou partagée sous forme de robot-taxi**, mais aussi les navettes autonomes (codéveloppées avec l’allemand e.GO, producteur de véhicules électriques) et d’autres concepts comme des utilitaires (ZF va rendre autonome une flotte de véhicules Streescooter de DHL) et des engins autonomes pour la livraison du dernier km.


Pour la voiture, l’équipementier allemand se donne jusqu’en 2021 pour la conception, les tests et la validation des systèmes de conduite autonome. ZF estime que les robots-taxis pourront être testés entre 2019 et 2025 (voire plus) pour évaluer leur fiabilité dans des environnements bien délimités. Le groupe ne voit l’arrivée qu’après 2023 de robots-taxis pouvant s’intégrer dans le trafic classique et l’arrivée de véhicules personnels vraiment autonomes. « C’est ce que vont commencer à dire les constructeurs », assure Thierry Métais, le Président de ZF France.


L’équipementier allemand va présenter à Las Vegas un véhicule automatisé de niveau 4, sur la base d’une Opel Astra break. Ce prototype va embarquer 6 lidars, 6 radars et 4 caméras, plus de l’intelligence artificielle (ZF Pro AI, qui est fait basée sur la plateforme PX Drive de Nvdia). A noter que le savoir-faire de Hella et d’Ibeo a été mis à contribution sur ce véhicule. Cela fait beaucoup de capteurs et donc un certain coût, que le client devra assumer. Toute la question est de savoir s’il le pourra ou même le voudra.


Concernant les navettes, ZF et e.GO ont prévu de sortir fin 2018 les premiers exemplaires de ce mini-bus électrique et autonome, développé avec l’aide de l’Université d’Aix-la-Chapelle et Nvidia. La roadmap prévoit quelques exemplaires avec chauffeur, puis des volumes plus conséquents de l’e.GO Mover. L’automatisation de niveau 4 ne sera disponible qu’à partir de 2022, date à laquelle la production devrait atteindre un seuil de 15 000 véhicules. Lequel passerait à 30 000 l’année d’après.
 

Pour la suite, la technologie ouvre beaucoup de possibilités, avec des robots qui feraient office de voituriers et de nouveaux objets roulants n’ayant plus beaucoup de rapport avec l’automobile.

*qui seront produits de façon industrielle à Brest, là où ZF produit les radars ex-TRW.
**Une étude réalisée par Beryll indique que, sur une ville comme Munich, 18 000 taxis autonomes pourraient remplacer les 200 000 voitures y circulant chaque jour (dont 20 % de trafic provenant de la banlieue). Dans l’absolu, cela permettrait de libérer un espace près de 3 millions de m2.