L'information est plutôt passée inaperçue hier, en raison de la vague d'émotion qui a suivi l'annonce de la mort de Johnny Hallyday. Mais, c'est plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie automobile française. La PFA, qui représente la filière auto (4 000 entreprises, acteurs industriels de l’automobile et du véhicule industriel en France), voit ses missions renforcées. Ce rôle central sera porté par un nouveau Président en la personne de Luc Chatel, qui a été nommé officiellement lundi dernier par les grands patrons de PSA, Renault, Faurecia, Michelin, Valeo et Plastic Omnium, réunis au sein du Conseil des Présidents de la PFA.
Homme d'entreprise (il a travaillé chez l'Oréal avant de faire de la politique et est associé chez Ekkio Capital depuis le 1er juillet dernier), l'ancien ministre et cadre des Républicains connaît bien le secteur automobile. Quand il était Secrétaire d'Etat en charge de l'Industrie, il a défini et porté le plan de sauvetage de l'industrie
automobile lors de la crise de 2008-2009 (Pacte Automobile signé le 9 février 2009). C'est donc un choix logique pour celui qui remplace à ce poste Michel Rollier, Président du Conseil de surveillance de Michelin.
La PFA va plus que jamais jouer le rôle d'animateur de la filière automobile, au niveau de la recherche et de la mise en place de grands chantiers comme l'usine du futur. Et plus important encore, cet organisme parlera au nom de la filière sur les grands thèmes d'actualité. La prise de parole sera donc régulière, le silence observé sur le Diesel ayant été reconnu comme un échec.
Voici les 5 piliers réaffirmés de la PFA new look :
1- L'animation de la dynamique d'innovation, premier moteur de croissance : l'animation des comités techniques, des programmes prioritaires et du cycle en V de l’innovation, doit être prolongée et amplifiée sur les aspects précompétitifs pour réussir les challenges du véhicule électrifié, automatisé, connecté et abordable.
2- L'action en faveur de la compétitivité tout au long de la filière : définir les modalités d'accompagnement des entreprises pour l'amélioration de la compétitivité, en identifier les
financements et les proposer à la filière.
3- Le travail d'anticipation en matière d'emplois et de compétences : du fait du poids social de l'industrie automobile et dans le contexte des mutations technologiques en cours, la mise en place d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences filière est une priorité.
4- L'expression des positions communes de la filière auprès des acteurs institutionnels et dans le débat public : l'élaboration des positions communes à toute la filière et l'expression "One Voice" en matière de normes, de réglementation et d'enjeux d'opinion sont confiées à la PFA qui coordonnera les interactions avec les autorités nationales, européennes et internationales tout en développant des relations avec l’ensemble des parties prenantes (ONG, C40, etc).
5- La coordination de l'organisation des salons professionnels et la communication filière : dans un souci de simplification, le comité des salons fusionnera avec la PFA dès 2018, dans le cadre d'une plus grande coordination entre la PFA, le CCFA et la FIEV ayant pour but de faire de ces événements des opportunités de mettre en valeur les savoir-faire et l’attractivité de l’ensemble de l'industrie.