C'est une information de taille, injustement passée inaperçue. Anne Hidalgo a reçu à l'Hôtel de Ville la semaine dernière les constructeurs automobiles (mais oui !) pour une réunion consacrée spécifiquement au "développement des véhicules autonomes dans les villes". Une trentaine d’entreprises étaient représentées, dont l'industrie auto, mais aussi opérateurs, industriels ou start-up offrant de nouveaux services de mobilité. Anne Hidalgo a également pu compter sur la participation et le soutien de Carlos Moreas, commissaire européen en charge de la recherche, de la science et de l’innovation, et d’Anne-Marie Idrac, Haute représentante pour le développement des véhicules autonomes.
Pendant trois heures, ils ont échangé ensemble sur les nouvelles solutions de mobilité, avec la volonté partagée que Paris devienne une ville leader dans l’expérimentation des véhicules autonomes, et notamment des navettes, transports collectifs sans chauffeur, relate le communiqué. « Le véhicule autonome, c’est l’avenir », a souligné Anne Hidalgo en ouverture de cette réunion. « Il est une réponse concrète à l’ensemble de nos problématiques actuelles dans le domaine de la circulation automobile. Il apporte de la fluidité et de la régularité, il renforce la sécurité routière, il recourt à des motorisations propres, il garantit la rotation du stationnement », a-t-elle égrené. Là-dessus, on ne peut pas lui donner tort.
Pour la Maire de Paris, c’est aussi « le moyen d’améliorer la qualité de vie des Parisiens qui ont des difficultés pour se déplacer ». « Le véhicule autonome peut apporter des solutions de mobilité nouvelles, en matière de logistique urbaine par exemple, ou bien pour des services nocturnes, des services à la demande ou adaptés aux personnes à mobilité réduite, en complément de notre réseau de métro, qui en raison de son ancienneté, n’est pas suffisamment accessible. Je pense en particulier aux personnes âgées, en situation de handicap ou qui font face à un problème de santé : avec le véhicule autonome, nous pouvons faciliter leurs déplacements », a-t-elle détaillé. Là aussi, la remarque est juste. Mais au fait, que fait Mme Hidalgo pour améliorer la situation ?
Anne Hidalgo et ses adjoints Jean-Louis Missika et Christophe Najdovski, souhaitent que "cette technologie soit accessible au plus grand nombre à horizon 2024, date de la fin du diesel à Paris". Parce que la voiture autonome et électrique va remplacer le Diesel ? N'importe quoi. La référence à 2024 est pour les JO, vous l'aurez compris.« Pour tenir cette échéance, nous devons définir dès maintenant un cadre commun de travail entre acteurs publics et privés, établir des règles et une méthode qui conviennent et s’appliquent à tous. Cela sécurisera les entreprises, qui pourront alors accélérer la recherche & développement », a estimé Anne Hidalgo. Le communiqué long comme un jour sans pain nous apprend encore que « Paris est ouverte à accueillir toutes sortes d’essais de nouveaux services de mobilité autonome sur son territoire ». « Une conférence des parties sera mise en place pour poursuivre le dialogue, avec la volonté de définir d’ici l’été 2018 une première liste des lieux parisiens les plus importants à desservir en véhicule autonome », a annoncé Anne Hidalgo.
La ville rappelle que deux tests de navettes sans chauffeur ont déjà été lancés avec succès par Paris, la RATP et Ile-de-France Mobilités. Le premier s’est tenu sur le Pont Charles de Gaulle (12e-13e) au printemps 2017 et a bénéficié à plus de 30 000 voyageurs. Le deuxième est actuellement en cours, entre la station de métro Château de Vincennes et le Parc Floral (12e). Sinon, il y a eu un test avec Navya à la Défense. Mais ça, ça ne compte pas on dirait...