Dans le cadre de la transition énergétique, il est finalement rassurant de constater que l'alternative à l'essence et au gazole ne se limite pas à la seule voiture électrique. La FNTR, première organisation professionnelle du transport routier de marchandises, se félicite par exemple de l'adoption au Projet de Loi de Finances 2018 de deux amendements relatifs aux véhicules GNV/BioGNV.
L'un concerne la prolongation du mécanisme de suramortissement par les véhicules GNV/BioGNV, qui permet de réduire le surcoût à l'achat, l'autre concerne le gel de la TICPE du GNV/BioGNV afin de le rendre plus compétitif. Ces deux amendements étaient soutenus de longue date par la FNTR, notamment dans le cadre de son livre blanc* et des Assises Nationales de la Mobilité.
Jean-Christophe Pic, président de la FNTR, salue l'adoption de ces deux mesures par le gouvernement : "les transporteurs français ont identifié qu'à ce stade, le GNV/BioGNV est le seul carburant alternatif propre. Il répond, en plus de cela, parfaitement aux contraintes opérationnelles du TRM (contexte d'ultra-concurrence européenne et faible marge)". Ces mesures viennent encourager les efforts d'une profession qui a intégré depuis plus de 20 ans la nécessité d'améliorer ses performances environnementales, rappelle la FNTR, qui rappelle que celle-ci a divisé par 2 ses émissions de NOx et réduit de 75 % ses émissions de particules.
Le soutien au GNV et au Bio-GNV est aussi une bonne nouvelle pour les constructeurs qui croient à cette filière, comme Fiat dans l'automobile.
Un autre motif de satisfaction pour les professionnels concerne la légalisation du boîtier pour rouler au superéthanol. Avant, pour pouvoir faire le plein dans une station à l’E85, qui contient 85 % d’éthanol et 15 % de super, il fallait une voiture Flex Fuel. Autrement dit, une version adaptée. Le problème est qu’il y en a très peu sur le marché. L’autre solution était de se faire installer un boîtier, qui se place entre le calculateur moteur et les injecteurs. Mais, ce type d’équipement n’avait jusqu’à présent aucun cadre légal.
Grâce à un arrêté, paru le 15 décembre, les consommateurs savent désormais à quoi s’en tenir. Les produits devront être homologués par l'Utac, l'organisme de contrôle en France. Autre condition fixée par l’Etat : pour en bénéficier, les véhicules devront respecter au minimum la norme Euro 3 et ne pas dépasser les 14 CV fiscaux. Potentiellement, 10 millions de véhicules sont concernés. L’intérêt d’un tel boîtier est de pouvoir faire le plein sans risque d’un carburant dont le prix moyen à la pompe est de 67 centimes d’euro, sachant que le carburant est distribué par près d’un millier de pompes, et qu’il reste toujours possible de rouler au super sans plomb.
Le prix du boîtier varie en fonction du nombre de cylindres du moteur. Disons que pour une Renault Clio, il faut compter environ 700 € avec la pose auprès d'un professionnel agréé. L'investissement est rapidement amorti car, malgré une surconsommation d'environ 25 %, rouler avec du E85 permet d'économiser 500 € par an pour un automobiliste qui parcourt 13 000 km par an.
*Présenté récemment au salon SOLUTRANS.