En matière de sécurité, l'un des challenges sera de pouvoir dialoguer avec les véhicules et envoyer des informations pertinentes (bouchons, accidents, météo). Nous parlons ici des fameux ITS (systèmes de transport intelligent). Mais, la route intelligente aura d'autres vertus. Elle pourra diagnostiquer ses points de faiblesse, sera plus résistante aux effets du changement climatique et contiendra de multiples micro ou nano-capteurs permettant d'informer sur le gel, l'humidité et le niveau d'adhérence.
La route de 5ème Génération favorisera également la protection de l'environnement. Elle sera par exemple capable de récupérer de l'énergie pour alimenter ses propres équipements. Il existe déjà par exemple un démonstrateur de route solaire. Un autre aspect concerne l'alimentation en énergie des véhicules électriques, comme dans le cadre du projet PRIMOVE de Bombardier, qui prévoit de la recharge par induction. La route plus propre sera aussi en mesure d'absorber du CO2 et sera construite (ou reconstruite) avec un prélèvement minimal sur les ressources naturelles non renouvelables telles que les ressources énergétiques fossiles.
Ouverte aux autres modes de transport (deux-roues motorisés, fret, transports en commun), la R5G disposera d'interfaces souples pour faciliter la cohabitation. De plus, les solutions innovantes dans le domaine routier pourront se transposer dans le domaine ferroviaire, aéroportuaire et fluvial. Ainsi, les chaussées auto-dégivrantes bénéficieront tout autant aux pistes aéroportuaires qu'aux chaussées des tramways à pneus. Les chaussées modulaires intégreront la problématique des transports guidés dès leur construction, permettant d'adapter efficacement une voie routière en voie de tramway au besoin.
S'agissant du calendrier, voici le timing. Comme on le voit, la route de demain va encore prendre un peu de temps.
*Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux
**Le CG 22 dans le cadre de la rocade de contournement de Saint-Brieuc ; le CG 76 dans le cadre de la mise en sécurité d'itinéraires réalisé avec le CEREMA ; le CG 91 ; l'EPA Marne qui souhaite créer un living lab routier sur l'ancienne A 199 à Marne-la-Vallée ; la DIRIF dans le cadre de l'extinction de l'éclairage public et la mise en sécurité de ses tunnels ; la DIR Ouest dans le cadre de son travail de prospective et de sa démarche d'innovation ; la Communauté urbaine du Grand Lille dans le cadre de sa démarche de troisième révolution industrielle avec les conseils de Jérémie Rifkin.