Il est beaucoup question de 5G actuellement, y compris dans l'automobile. Ce thème a été très présent dans le cadre du récent Mobile World Congress de Barcelone et il en a été question aussi à Bruxelles, où se déroulait lundi et mardi la conférence CAD sur la voiture connectée et autonome. Il se trouve que 29 pays d'Europe s’engagent à tester la mobilité connectée, avec parmi les technologies phares la 5G.
L’objectif est de s’assurer de la fiabilité, mais aussi de l’interopérabilité des services, d’un pays à l’autre. C'est la conséquence de deux initiatives majeures : la création d’une alliance entre l’automobile et les télécoms (EATA : European Alliance of Telecoms and Automotive) et la déclaration d’Amsterdam qui ouvre la voie au partage de données et de la conduite autonome.
Pour avoir entendu Deutsche Telekom, Proximus et Vodafone, je peux témoigner que les opérateurs s'engagent à fond dans ce futur standard. L'automobile a été identifiée comme un secteur stratégique. Il est vrai que le très haut débit va permettre de faire de la mise à jour en temps réel de cartes de navigation et de relayer des données. A ce propos, un véhicule d’aujourd’hui produit l’équivalent de 5 Gb de données par heure, en provenance d’une centaine de calculateurs. Mais, c'est surtout le faible temps de latence (10 millisecondes) qui rend la 5G stratégique pour des raisons de sécurité. Les alertes en cas de danger pourront être transmises en temps réel. Le futur réseau sera aussi très utile pour alimenter en données les véhicules autonomes.
Le problème est que la 5G n'arrivera au mieux qu'en 2020 et qu'il faudra probablement attendre au moins 2025 pour avoir une couverture satisfaisante. En attendant, il y aura la LTE Advanced.
Comme l’enjeu est celui de l’échange des données entre véhicules et avec l’infrastructure, de façon à améliorer de façon significative la sécurité routière, l'Europe ne va pas attendre l'arrivée de la 5G. Elle pousse aussi le Wi-Fi de bord de route, qu'on appelle également l'ITS-G5. Ce protocole a été testé pendant des années et il est cours de déploiement en France, dans le cadre du projet SCOOP@F en ce moment.
Une plateforme du nom de C-Roads cherche justement à harmoniser les différentes initiatives, en aménageant des corridors connectés. La France, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, ainsi que la République Tchèque et la Slovénie vont coordonner leurs efforts. A partir de 2019, la communication entre le véhicule et la route devrait devenir une réalité.
Les constructeurs tiennent à ce que ces balises en bord de route adoptent des standards déjà connus, car ils veulent déployer rapidement ce type de service. En complément, la 4G puis la 5G ne pourront que bonifier la connectivité des futurs véhicules reliés à la route.