samedi 8 avril 2017

Présidentielle : le véhicule connecté n'est pas un sujet pour les candidats

Le CNPA (Conseil National des Professions de l'Automobile) a pu interroger 5 des 11 candidats à la Présidentielle ((François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen). Il leur a posé 10 questions, afin de connaître leurs propositions pour l’accès à la mobilité de tous les Français et l’avenir d’une filière riche de 140 000 entreprises et 400 000 emplois de proximité. Leurs réponses sont plutôt décevantes, si j'en juge par le communiqué publié le 6 avril et par le compte-rendu que j'ai pu lire sur le site Autoactu.com.


En cette période charnière, où la digitalisation est en train de bousculer dans l'automobile, aucun candidat n’a identifié les enjeux du véhicule connecté et des données qu’il génère. Pourtant, une confiscation des données par l’industrie fait peser des risques à la fois sur la diversité des services proposés au consommateur et la survie des entreprises de l’aval de la filière, relève le CNPA. Un seul candidat a plaidé pour une neutralité économique. Il s'agit en fait d'Emmanuel Macron, qui parle "de la nécessité d’un cadre concurrentiel sain autour du véhicule connecté", souligne Francis Bartholomé, le Président de cet organisme. Or, le problème est que la France peine à faire entendre sa voix à Bruxelles sur ce sujet essentiel pour la liberté du choix des consommateurs. Le CNPA appelle le futur président à prendre pleinement conscience des enjeux économiques et de société qui se jouent actuellement.

Interrogés sur les restrictions de circulation dans un contexte de pouvoir d’achat en berne, les candidats n’ont pas fait de propositions innovantes sur l’accès à la mobilité : le bonus/malus, les incitations fiscales ou encore la prime à la casse ont été cités comme solutions. François Fillon est le seul à évoquer la création d'un opérateur de mobilité national, qui exploiterait des bornes de recharge rapide dans les stations-service, en s'appuyant sur une plateforme d'interopérabilité (ce que fait déjà le GIREVE). Pour sa part, Marine Le Pen est la seule à se prononcer en faveur de l'hydrogène.

La seule bonne nouvelle, c'est que les candidats à la Présidentielle ont plaidé pour davantage de transversalité dans les politiques liées à la mobilité. Le CNPA salue cette ambition partagée et appelle à une refonte des méthodes de travail commun entre les pouvoirs publics et les représentants de la société civile et économique, avec davantage de concertations, d’études d’impact et une prise en compte globale des enjeux.