Ce n'est pas la première fois qu'une navette autonome roule dans Paris. Mais, c'est par contre une première que de mettre ce genre d'engin en service sur une voie dédiée. Il n'y a pas vraiment de risque d'empiéter sur le trafic automobile, puisque des parpaings ont été mis en place pour protéger la voie.
Et comme j'ai pu le constater, les navettes fonctionnent vraiment en mode autonome. Le machiniste de la RATP qui se trouve à bord est juste là pour rassurer les passagers et appuyer sur un bouton afin de lancer la navette. Celle-ci roule à 7 km/h quand elle est lancée. Soit, la vitesse d'un bon marcheur.
L'expérimentation en cours est à l'initiative de la ville de Paris, du STIF et de la RATP. Il est vrai que ce type de transport à la demande apporte un vrai complément, là où les transports en commun et le taxi ne peuvent pas rivaliser. Lors de la présentation, on a appris que d'autres tests de navettes autonomes étaient prévus, à partir d'avril entre le château de Vincennes et le parc floral, ainsi que sur le site du CEA à Saclay.
La RATP, qui croit au potentiel de cette technologie, a révélé aussi qu'elle allait tester des bus capables de se garer tout seuls au dépôt.
Le passage le plus intéressant a été celui où Jean-Louis Missika, adjoint à la ville de Paris, a déclaré que le véhicule autonome est une vraie révolution, qui amènera à repenser le rôle des parkings souterrains dans les villes dans 30 ans. La ville compte d'ailleurs mener une réflexion à ce sujet.
J'ai pu aussi m'entretenire avec le patron d'Easymile, Gilbert Gagnaire. Il m'a confié que les pays nordiques étaient plus ouverts, notamment la Finlande et la Norvège, et qu'ils seraient sans doute parmi les premiers à proposer des navettes autonomes en circulation. Pour le moment, Easymile et Navya sont relativement seuls sur ce créneau, mais Local Motors et 2Getthere ont aussi flairé le filon du véhicule collectif autonome.