Constatant une évolution de la société, avec l'apparition de nouveaux usages (autopartage, covoiturage, location entre particulier de véhicules et de places de parking privées, montée en puissance de la location longue durée), la FNAA (Fédération Nationale de l'Artisanat Automobile) estime qu'il faut tenir compte de ces pratiques, tout comme il est nécessaire de s'adapter aux défis technologiques (connectivité, véhicule autonome, électrification). Mais, cette révolution doit pouvoir se faire AVEC les entreprises de services automobiles. Et ce, dans un cadre concerté, durable et égalitaire. La FNAA prépare à ce propos un Livre Blanc avec 50 propositions d'actions.
La fédération fait la différence entre la France des grands centres urbains, où l'on teste des alternatives à l’automobile (qualifiée de mobilité intermodale) et le reste du pays, où ces modèles ne sont pas forcément transposable en l’état, à court ou même moyen terme.
A 51,8 %, la population française n’a pas de réelle alternative à l’automobile. Une situation qui peut s'expliquer par la diversité des territoires et des densités démographiques. La FNAA rappelle que, si 48,2 % de Français se concentrent dans les 2,5 % de villes de plus de 10 000 habitants, 51,8 % de la population résident dans des communes de moins de 10 000 habitants, soit 97,5 % des presque 36 000 communes françaises. Difficile de déployer des infrastructures pour les transports en commun quand on sait que 86,1 % des villes françaises comptent moins de 2 000 habitants (source INSEE)...
Autre statistique à retenir : 43 % des Français ont des difficultés dans leurs déplacements quotidiens et près de 9 Français sur 10 (86 %) estiment que les difficultés d’accès à la mobilité constituent un frein à l’emploi.
La FNAA cite également une récente étude de Procos (Fédération pour l'urbanisme) qui s’alarme ainsi d’un taux de vacance croissant des petits commerces en centre-ville. Elle constate que des villes moyennes, de moins de 100 000 habitants, comme Agen, Alençon, Béziers, Guéret, Moulins, Nevers ou Roubaix sont tout particulièrement touchées par une désertification des commerces de proximité atteignant 15 %, voire 20 %. La raison qui fait que les centres-villes se vident lentement de leurs commerces de proximité est paradoxale. Faute de solutions prévues par les collectivités locales en matière de transports alternatifs ou même de parkings intra-muros suffisants, les citadins se rendent en voiture dans les centres commerciaux de périphérie.
Bref, tout ça pour dire que le "ya ka fo kon" ne se décrète pas, même (et surtout ?) en période électorale. Il faut agir, mais de manière réaliste et sans couper les consommateurs des réparateurs indépendants qui quadrillent le territoire.
Je reviendrai demain sur les enjeux d'une compétition plus juste par rapport à l'accès aux données.