Voiture électrique : les volumes restent faibles en Europe

Je reçois de temps à autre la newsletter de AID, une firme britannique qui compile des stats sur les marchés liés à l'automobile. Elle publie notamment des données très fournies sur le véhicule électrique. Données que certains médias devraient consulter, car elles battent en brèche l'idée reçue selon laquelle les ventes décollent. Ce n'est pas vraiment le cas, puisque la part de marché stagne à 0,63 % en Europe et que la barre symbolique du 1 % n'est atteinte que dans 5 pays : la Norvège, la France, l'Autriche, la Suisse et les Pays-Bas.


Toujours selon AID, les ventes ont reculé à plusieurs reprises sur certains marchés. En octobre dernier, cela est arrivé en France (- 7 %), mais aussi en Norvège (- 10 %) et la chute a été spectaculaire sur d'autres marchés tels que l'Allemagne (- 27,7 %), le Danemark (- 59,1 %) et l'Espagne (- 67,7 %).

Sur les 10 premiers mois de l'année, il y a aussi quelques surprises à l'arrivée. Les ventes reculent en Norvège de 11,1 %, alors que le VE y représente pourtant plus de 15 % des immats*) et de 63,2 % au Danemark. Le cas le plus étrange est celui de l'Allemagne où, malgré l'octroi d'une prime à l'achat de 4 000 €, le marché n'a progressé que de 0,3 %. Hormis la France, les seuls pays où le véhicule électrique progresse de façon sensible sont l'Autriche (+ 137,9 % !), le Portugal (+ 35,5 %, la Belgique (+ 30,2 %) et l'Espagne (+ 24,9 %). Des chiffres en apparence impressionnants, mais qui évoluent sur la base de quelques centaines ou quelques milliers de véhicules.

Dans l'ordre, voici la répartition des ventes par pays : Norvège, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Autriche, Pays-Bas, Suisse, Suède, Belgique, Espagne, Italie, Danemark, Portugal, Eire, Finlande et Grèce. Dans ce dernier pays, il s'est vendu 28 véhicules en 2016. Soit, une part de marché de 0 % !

Par constructeurs, Renault et Nissan sont au coude à coude, avec derrière un duel entre Tesla et BMW pour la troisième place du podium. La i3 semble connaître un succès croissant, puisqu'elle a été la plus vendue en octobre dernier dans plusieurs pays (Norvège, Allemagne, Grande-Bretagne). Viennent ensuite : Volkswagen, Kia, PSA, Daimler, Bolloré, Mitsubishi et Ford. Le groupe PSA n'a écoulé qu'à peine plus de 3 000 véhicules sur l'année en Europe. Des performances très en dessous de Renault.

Pour le moment, AID ne voit pas de demande de la part des conducteurs pour l'électrique. Malgré les incitations parfois très généreuses, ils préfèrent rouler en SUV (quitte à passer du Diesel à l'essence). Mais, l'arrivée de modèles à plus long rayon d'action (ZOE et e-Golf avec 300 km réels, Opel Ampera-e à 400 km) pourrait changer la donne.

*Et non 30 %, comme l'écrit Automobile Propre qui prend en compte les hybrides rechargeables.