En l’absence (remarquée) d’Audi, qui prépare avec l’aide de NVIDIA* un véhicule autonome en prévision de 2020, ce sont surtout BMW, Ford et Nissan qui ont pris la parole dans ce domaine. Ils ont la particularité d’annoncer la même date (2021) pour la sortie d’un véhicule de niveau 4. BMW, qui présentait une Série 5 hautement automatisée, a annoncé le déploiement de véhicules de tests, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Allemagne courant 2017.
Présent pour la première fois au CES, en tant qu’orateur, Carlos Ghosn a délivré au nom de Nissan un « keynote » au cours duquel il a fait des annonces sur le véhicules autonome. Il a notamment dévoilé la technologie SAM (Seamless Autonomous Mobility), mise au point avec l’aide de la NASA, et qui permet de faire le lien entre le système d’intelligence artificielle intégré au véhicule et l’intelligence humaine. L’objectif est d’aider le véhicule autonome à prendre une décision en cas de situation imprévisible et d’optimiser ses compétences. Cette technologie va faciliter la coexistence des véhicules autonomes et du parc classique.
Par ailleurs, Nissan débutera cette année les premiers tests de véhicules sans conducteur dans plusieurs régions du Japon.
Parmi les constructeurs classiques, Hyundai s’est aussi joint au groupe, en faisant rouler une version autonome de la Ioniq. Pour sa part, Toyota a dévoilé le Concept-i : un véhicule doté d'une intelligence artificielle et qui sera bientôt testé au Japon. Il est à noter que Faraday Future, que l’on présente comme un futur concurrent de Tesla, a fait un flop à Vegas lors de son show en live. Son bolide a échoué à se garer tout seul.
Pendant ce temps, les initiatives se multiplient du côté des équipementiers. A travers sa filiale QNX, Blackberry a par exemple dévoilé une nouvelle plateforme logicielle pour les véhicules autonomes à base de réseaux neuronaux, installée à bord d’une Jaguar et d’une Lincoln à l’occasion du CES. Delphi a fait aussi le show avec son partenaire Mobileye.
Dans le domaine du véhicule autonome, Valeo a fait comme lors des années précédentes un passage remarqué. L’équipementier français a profité de l’édition 2017 pour présenter une évolution de son démonstrateur. Il s’agit toujours d’une Golf, mais qui embarque un module hybride 48 V. Ce véhicule eCruise4U présente donc la particularité de pouvoir rouler en mode électrique à petite vitesse et en mode 4 roues motrices (avec une machine électrique sur le moteur et une autre sur le train arrière). La solution est compatible aussi bien avec l’essence que le diesel. Valeo a équipé son véhicule de 6 lidars SCALA et d’un nouveau calculateur ADAS pour la fusion des données. Il est à noter que le contrôle latéral et longitudinal permet de prendre en compte le mode de motorisation, associant électrique et moteur thermique, et d’améliorer le confort de freinage et d'accélération, sans à-coups.
Mais, c’est une fois de plus dans l’habitacle que l’équipementier a fait le show. Il a dévoilé un nouveau cockpit qui adapte la luminosité à bord selon que le conducteur soit actif au volant, en phase de conduite autonome, ou invité à reprendre les commandes. Il diffuse également des fragrances, énergisante pour réveiller en cas de perte de vigilance, ou au contraire relaxantes (ambiance forêt ou bord de mer) quand on a lâché les mains du volant.
Valeo a par ailleurs accueilli sur son stand la PME Navya, dont la navette autonome et électrique roule aujourd’hui dans divers lieux publics et privés. Elle est actuellement en test sur le campus mCity dans le Michigan et a décroché une licence pour circuler dans le Nevada. L’équipementier a investi dans la société aux côtés de Keolis et apporte son assistance technique pour les capteurs.
*Lequel a fait rouler son propre prototype, baptisé BB8