samedi 28 janvier 2017

2050 : une France débarrassée de la voiture individuelle ?

L'association Négawatt vient de publier un document dans lequel elle affirme que le 100 % d'énergies renouvelables est atteignable en France en 2050. Pourquoi pas ? Si la France accepte de tourner la page du nucléaire et du Diesel (c'est comme si c'était fait...), et qu'elle met l'accent sur l'éolien, le photovoltaïque et la biomasse, sans oublier l'économie circulaire, c'est possible. J'ai parcouru ce document et je vous propose de partager le passage sur le transport, que je trouve un peu naïf.


L'argument-phare est que "l’explosion des technologies du numérique a accéléré la mutation déjà perceptible vers une approche de plus en plus “servicielle” de la demande énergétique, notamment dans le domaine des déplacements. Ainsi, la généralisation des vélos en libre-service dans toutes les grandes villes, l’information en temps réel dans les transports publics urbains et le co-voiturage sécurisé à longue distance contribuent à faire reculer la possession d’une voiture individuelle dans l’imaginaire des jeunes (et des moins jeunes) des pays développés".

On peut juste faire remarquer que BlaBlacar est surtout plébiscité en raison de son prix, largement plus compétitif que le train, et que ce service concurrence avant tout la SNCF. L'écologie n'a pas grand chose à voir là-dedans et le symbole de la voiture non plus. Une idée reçue est qu'il suffit de mettre des vélos en libre-service pour qu'on roule moins en voiture. Mais, il faut distinguer les usagers qui habitent la ville et ont la chance d'y travailler avec une distance compatible avec ce mode, et ceux qui y viennent pour gagner leur vie et qui viennent de plus loin (et à qui on ne propose pas forcément le moyen de passer sans rupture d'un mode à l'autre).

L'association Négawatt plaide aussi pour un urbanisme repensé, qui aurait pour conséquence "une réduction des distances parcourues". On peut toujours rêver, car même si la volonté existait, cela prendrait des décennies. L'autre vision est celle d'un report modal vers des transports moins polluants. Lesquels ? A priori, les trains et les bus à haut niveau de service. Des modes qui demandent des investissements colossaux, alors que les transports publics sont déjà saturés.

Le postulat est donc que la part de la voiture individuelle va reculer parce qu'on trouvera le moyen de mettre plus de passagers, "grâce à la banalisation du covoiturage". Je m'étonne qu'à aucun moment, Négawatt ne parle d'autopartage (des fois que ce mode se développerait), ni de véhicule autonome. Car, s'il y a un bien une tendance de fond qui est susceptible de bousculer le système, c'est bien celle-là. Et un acteur comme ENGIE l'a bien compris. Des taxis sans chauffeur et des navettes collectives pourraient jouer ce rôle avec bien plus d'efficacité.

J'ajoute que ce document mentionne également au rayon énergie la voiture électrique, en parlant de bornes, et le GNV. Ce que je ne comprends pas bien, c'est pourquoi l'association ne mentionne pas en revanche l'hydrogène, qui peut servir de carburant pour la voiture, le bus et les camions. Pourquoi mettre en avant le gaz, qui réduit certes le CO2, mais reste un carburant fossile ?

je retiens par ailleurs que les 400 milliards d'euros d'économie annoncés serviront à financer le revenu universel de Benoît Hamon.