jeudi 5 janvier 2017

La voiture connectée au CES

A chaque CES, il se trouve des "experts" pour proposer aux médias un décryptage sur les tendances. Et immanquablement, on vous propose de parler des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) qui vont forcément renverser la table. Précisons quand même que ces géants des nouvelles technos ne sont pas au CES (hé oui) et que la messe n'est pas dite non plus. Prenons l'exemple de Ford qui, avec Toyota, a mis en place le consortium Smart Device Link* pour un meilleur contrôle embarqué des applications de smartphone. Il s'agit d'une plateforme logicielle en open source, dont le but est de donner aux consommateurs plus de choix dans la façon dont ils se connectent avec leur voiture.
L'interface met l'accent sur le vocal. Autrement dit, c'est une offensive de l'industrie automobile pour ne pas laisser le champ libre à Apple et Google, quand bien même les constructeurs sont obligés pour le moment de proposer CarPlay et Android Auto à bord de leurs véhicules pour répondre à une demande. Les premiers acteurs à rejoindre le consortium sont Mazda, le Groupe PSA, Subaru et Suzuki. L’organisation accueille également des fournisseurs, dont Elektrobit, alors qu’Harman, Panasonic, Pioneer et QNX ont quant à eux signé des lettres d'intention.

A ce propos, signalons que Hyundai développe son propre système d'exploitation pour la voiture connectée. Il a pour nom ccOS (connected car Operating System) et fera son apparition en 2020.


Cela l'empêche pas certains constructeurs de céder à la facilité. Ainsi, Chrysler - qui collabore avec Google sur le véhicule autonome - a demandé au géant du web de développer une version sous Android de sa plateforme UConnect. Le même constructeur a aussi fait l'événement avec le concept Portal : un van électrique et ultra connecté. A bord, la reconnaissance faciale et l'identification par la voix permet de personnaliser les réglages. Le véhicule peut dialoguer avec la maison, partager aisément les contenus des smartphones et même envoyer des selfies pris à bord sur les réseaux sociaux.

Voir les photos.


Autre annonce à retenir : Volvo est le premier à introduire dans l'automobile Skype, la célèbre application de communication, détenue par Microsoft. Toutefois, il s'agit d'une version pour les entreprises et adaptée pour un usage en voiture. Pas question naturellement de faire une visioconférence pendant qu'on conduit. Dans le cadre de son partenariat avec la firme fondée par Bill Gates**, Volvo a simplifié l'outil. D'un clic sur l'écran tactile de bord, le conducteur peut se connecter à une conférence audio et converser en mains-libres pour ne rien rater d'une réunion. Il n'a pas à manipuler son téléphone et à mémoriser des codes compliqués. L'écran de bord permet aussi d'enregistrer un mémo et de l'envoyer à un collègue, de façon très ergonomique.


BMW va encore plus loin en intégrant à bord de sa nouvelle Série 5 Cortana, l'assistante virtuelle de Microsoft. Pilotée à la voix, elle peut rappeler les rendez-vous à venir et se charger de faire une réservation dans un restaurant à la place du conducteur. La marque à l’hélice propose aussi de faire appel à un guide touristique virtuel, en pointant simplement du doigt un site remarquable rencontré en cours de route pour avoir une description audio. L’intelligence artificielle est assurément l’avenir de l’automobile.

Pour sa part, Hyundai collabore avec Cisco sur la voiture connectée. Celle-ci peut notamment dialoguer avec des équipements de la maison, dont Google Home (une enceinte à reconnaissance vocale, sur le modèle d'Alexa d'Amazon que Ford propose d'utiliser en voiture).Et puisque l'on parle finalement des GAFA (simplement en tant que partenaires finalement), BMW propose par ailleurs de se faire livrer en cours de route, au lieu de faire envoyer les paquets à la maison ou au bureau. C’est tout l’intérêt du service En-Route, proposé avec Amazon.

*L'initiative avait l'objet d'une première annonce en 2015.
**Qui ne date pas de cette année, puisque Volvo collabore également avec la société sur le casque Hololens. La collaboration avec Microsoft porte aussi sur l'intégration de l'assistante virtuelle Cortana.