Hier, j'ai eu droit à un éclairage à Bercy sur l'évolution des plans de la nouvelle France Industrielle, en particulier sur l'énergie électrique. Il faut savoir que le plan initial portait sur la l'autonomie et la puissance des batteries, et qu'il a été rebaptisé depuis stockage de l'énergie. Cela a permis d'y intégrer l'hydrogène qui n'avait pas été prévu au départ. Ce plan, qui est porté par Florence Lambert (directrice du labo CEA Liten), prévoit justement quelques actions phares qui pourraient remettre la France dans la course.
L'Etat veut promouvoir une offre française à l'horizon 2017 pour le cœur de pile, avec plusieurs industriels impliqués (on évoque SymbioFCell, dont l'actionnaire est Michelin), avec une capacité de production. Autre secteur privilégié, celui du stockage haute pression. Deux industriels français, Raigi et Stelia composites, travaillent sur l'homologation d'un réservoir en composite. Il pourrait servir dans l'automobile et l'aéronautique.
Mais, le plus important, c'est la prise de conscience qui se dessine à la tête de l'Etat. Suite aux annonces faites par le Japon et l' Allemagne sur l'hydrogène, une mission a été lancée par Ségolène Royal et Emmanuel Macron pour étudier ce qui s'y fait et voir comment la France pourrait s'adapter à cette nouvelle donne. Les conclusions sont attendues en juin.
Les experts de Bercy, qui savent bien que les constructeurs automobiles français ne se positionnent pas sur ce type d'énergie, réfléchissent à d'autres applications comme les flottes. Il a été fait mention par exemple de la Poste, avec les Kangoo ZE équipés d'un range extender. On nous a parlé aussi d'usages point à point, avec par exemple des autocars qui pourraient rouler à l'hydrogène et bénéficier d'une infrastructure adaptée.
Pour le moment, il n'y a pas de position sur l’infrastructure de remplissage d'hydrogène, même si on regarde ce que fait Air Liquide dans d'autres pays.
Le but est d'identifier les usages liés à l'hydrogène (y compris dans les bâtiments), de favoriser une offre française et de la développer, avec des leviers bien ciblés de la part de de l’Etat.
L'autre annonce forte concerne la recharge des véhicules électriques par induction. Un groupe s'est formé dans le cadre du plan bornes de recharge, piloté par le préfet Francis Vuibert. Les industriels français vont lancer un projet de recherche et essayer de se positionner sur les standards (histoire de se rattraper après l'échec de la bataille pour la prise de type 3) ?
Au passage, il a été fait aussi un point sur le déploiement des bornes dans l'hexagone. Sur l'enveloppe de 50 millions affectée à cet effet (et qui provient des investissements d'avenir), on en était 30 millions dépensés en 2014, contre 10 millions en 2013.