Hier, j'étais à Bercy pour une conférence sur les pépites de la French Tech. Plus exactement, c'était une manifestation sous l'égide du programme Eureka (une plateforme européenne de coopération autour de l’innovation orientée marché), qui fête cette année ses 30 ans. On y a parlé des smart cities (villes intelligentes), car c'est une thématique qui concentre un gros effort de recherche, à la fois public et privé.
Avant d'entrer dans le cœur du sujet, le porte-parole de ce cluster de clusters, mon copain Jean-Luc Maté de Continental Automotive, a rappelé que tout a commencé en 1985, sous l'impulsion de François Mitterrand et d'Helmut Kohl, pour doper la compétitivité et développer l'activité à l'international.
Dès 1986, on a commencé à travailler en Europe sur la TV HD. Plus surprenant, pour ceux qui n'ont pas connu le programme Prometheus, le véhicule intelligent et autonome était dans les tuyaux dès 1987.
Eurêka a aussi planché sur la radio numérique et la carte à puce. Aujourd'hui, ce réseau regroupe 40 pays d'Europe, plus
Israël, le Canada, l'Afrique du sud et la Corée du sud.
Pourquoi parler de smart cities ? Le réseau Eurêka a financé 116 projets sur ce thème entre 2010 et 2014, pour un montant de 1,1 M€. Et il y a du potentiel pour la ville intelligente, car 50 % de la population mondiale vivra en milieu urbain en 2020, et que ce business pourrait dégager à cette même date 1,5 trillions de $ selon Frost & Sullivan.
La conférence d'hier était donc l'occasion, en plein vote du projet de loi Macron, de présenter l'apport de la French Tech avec une sélection d'entreprises pouvant se positionner sur le marché des smart citées, pour du smart metering avec des capteurs intelligents.
A la tribune, il y avait à la fois des pépites et un gros lingot, l'opérateur Orange pour ne pas le nommer, qui a un service qui planche sur les smart cities
et a rappelé son implication en matière d'aide à la recherche (open innovation, aide des start ups, fonds Orange innovation ventures). Parmi les pépites, j'ai retenu le nom de
Ripplemotion. Cette société, qui a développé un comparateur des prix de carburant*, propose par exemple une balise intelligente (iBeacon) qui permettrait de repérer une voiture volée, en demandant le concours de la population et par l'écoute de signaux relayés de borne en borne. Une autre pépite, Webdyn, propose des capteurs pour mesurer en continu la pollution liée aux particules fines et de relayer les données.
De tels projets, et d'autres avec des caméras sans fil, nécessitent l'intégration de cartes SIM et une consommation faible d'énergie. On pourrait imaginer de faire appel à des générateurs équipé de cellules photovoltaïques pour venir alimenter de temps à autre ces capteurs intelligents. Un défi que la French Tech propose de relever, avec l'aide du programme Eurêka.
*qui permet de réaliser une économie de 100 M € à l’échelle de la France