Ca chagrine beaucoup les partisans de l'électrique à batterie, mais l'hydrogène est un secteur qui a le vent en poupe. Et dans ce domaine, l'acteur à surveiller est Hyundai. Champion de l'économie coréenne, le constructeur a la chance d'être soutenu par son gouvernement, qui a de fortes ambitions et met les moyens pour développer l'infrastructure (1200 stations en 2040 !) et aider à l'acquisition de voitures (18 600 euros de subvention). On comprend, dans ces conditions, pourquoi Hyundai freine les livraisons de la Nexo et sert en priorité son marché domestique. Mais, en dehors de ces aides, l'industriel est surtout en train de développer une offre tous azimuts.
Il a décidé aussi d'attaquer le marché du camion. Alors que les constructeurs classiques se lancent dans l'électrique ou se cantonnent au gaz, Hyundai a annoncé à la surprise générale qu'il allait livrer 1 000 camions à la Suisse. Ce sont des volumes qui feraient pâlir Nikola, un acteur américain qui pousse aussi en faveur de l'hydrogène. Le géant coréen a créé une coentreprise avec le fournisseur suisse d'hydrogène H2 Energy. Et tout récemment, Hyundai vient d'annoncer un accord aux aux Etats-Unis avec le motoriste américain Cummins, toujours dans le domaine des camions. Le premier apportera son expertise dans la pile à combustible, le second son savoir-faire dans le moteur électrique, la batterie et l'électronique. Les deux partenaires proposeront des solutions pour les constructeurs de camions du marché nord-américain. Ils développeront aussi en commun des piles à combustible de prochaine génération et des générateurs à hydrogène.
En matière de mobilité, Hyundai est partout. Il a déjà dévoilé un prototype de bus à hydrogène. Il travaille même sur le train H2. Clairement, le coréen fait plus qui suivre les traces de Toyota. Il entend le devancer. Il a pour ambition d'être un acteur global de la pile à combustible, livrant aussi bien les constructeurs automobiles que les industriels d'autres secteurs intéressés par cette technologie.