L'IAA met en avant plusieurs technologies, du 48 v à l'hydrogène en passant par l'hybride et l'hybride rechargeable. C'est d'ailleurs le message que délivre Bosch sur son stand. L'équipementier, qui est le leader mondial, propose en effet toute une palette de solutions pour répondre aux besoins du secteur automobile. Il a conclu en 2019 des contrats pour un montant de 13 milliards d'euros autour de ces technologies.
Ford fait assez fort cette année, car la marque américaine a prévu de lancer 17 modèles électrifiés d'ici 2024 en Europe, dont 8 cette année. L'offre va de l'hybridation légère 48 v au "full electric" en passant par l'hybride et l'hybride rechargeable. Le Kuga rechargeable est l'un de ces modèles.
Parmi les technologies, l'hybride rechargeable a été mis en avant chez Renault*, qui est venu en catimini (un véhicule exposé à l'extérieur et un réceptif au-dessus de chez Mercedes) présenter le dernier Captur. Le SUV va en effet se décliner dans une version plug in, avec le système e-Tech. Du côté de PSA (absent), on trouve la même chaîne de propulsion sur le Grandland X d'Opel.
Chez ZF, on a appris qu'il y aurait 160 modèles hybrides rechargeables d'ici 2025. C'est dire si ce mode d'électrification va se développer rapidement. A ce propos, l'équipementier allemand a dévoilé son module E Plus qui permet d'augmenter significativement l'autonomie. Celle-ci double par rapport aux véhicules actuels.
Dans l'électrique pur, Volkswagen a un peu tué le match. Avec la nouvelle e-Up à autonomie augmentée, et surtout l'ID3, dont je reparlerai demain plus en détail, la marque se refait une virginité 4 ans après le Dieselgate. Elle expose aussi sur son stand un buggy, un combi et un véhicule de luxe, tous électriques et annonçant les futurs membres de la famille ID.
J'ai bien aimé la Porsche Taycan, dont la ligne est superbe. La volonté de faire mieux que Tesla se devine à travers l'arsenal technologique et la performance. Une animation permet de lancer des duels en mode départ arrêté avec un guépard ou une F1 par exemple. Et c'est la Porsche qui accélère le plus vite.
Dans les modèles de série, il y a aussi l'Opel Corsa-e, dont j'ai déjà parlé sur ce blog. Honda a aussi dévoilé la version définitive de série de la e, qui est une quasi copie conforme de ce qui avait été déjà présenté à Genève. Une auto très sympa, mais dont l'autonomie de 220 km est quand même juste. On a appris que dans le cadre d'un partenariat, la voiture pourrait se recharger sur des lampadaires. A suivre.
En ce qui concerne les concepts électriques, il y a de quoi dire. J'ai bien aimé l'EQS chez Mercedes, qui préfigure une Classe S électrique. La 45 chez Hyundai est plus mastoc à mon goût. Quant à l'Ai Trail Quattro avec 4 moteurs électriques chez Audi, présenté comme le 4X4 du futur, ça a l'air d'un véhicule de science-fiction taillé pour Hollywood.
Le sport électrique est aussi à l'honneur à Francfort. La Formule E a vraiment pris le pas sur la Formule 1. Porsche expose la 99X Electric et Audi la FE06.
Toujours au sein du groupe VW, l'ID.R de 680 ch qui a battu plusieurs records en électrique sur route ou circuit est sur le stand de Volkswagen.
L'autre point d'intérêt concerne les voitures de rallye électriques. On peut en voir deux : chez Opel sur base de Corsa et chez Hyundai sur la base d'un Veloster N.
Dans le domaine de l'hydrogène, Hyundai est présent avec la Nexo. Certes, Mercedes fait rouler son GLC à hydrogène et l'utilise comme navette pour transporter les journalistes. Mais, c'est BMW qui a surpris son monde en présentant le Hydrogen Next. Sur la base d'un X5, ce prototype préfigure le premier modèle à pile à combustible de la marque, prévu pour 2022. Il sera lancé en petite série. La marque à l'hélice prévoit de lancer des modèles à plus grande diffusion en 2025.
Pour sa part, Opel va développer un Zafira Life à pile à combustible en petite série. Normal, puisque la marque va utiliser ses compétences pour les utilitaires à hydrogène du groupe PSA.
Du côté des équipementiers, ZF considère que la pile à combustible a du sens pour les véhicules lourds, mais pas pour les véhicules particuliers. C'est ce que m'a répondu le PDG du groupe, lors d'une table ronde avec des journalistes et au cours de laquelle je l'ai interrogé. Pour sa part, Bosch considère au contraire que les volumes et les progrès réalisés avec les camions et les utilitaires rendront la technologie plus abordable.
Enfin, Hyundai profite aussi de Francfort pour présenter également un générateur à hydrogène. Ce système, d'une taille assez imposante, joue en fait le rôle d'une station de recharge portative pour véhicules électriques (voitures comme camions). La marque insiste sur le fait que l'hydrogène est produit à partir d'énergies renouvelables, comme le vent ou le solaire. Le générateur est composé de deux piles à combustible pour produire du courant. Cela permet de charger simultanément deux véhicules électriques. Le système offre par ailleurs une capacité de charge à grande vitesse** ainsi qu’un réduction significative du niveau sonore par rapport à un générateur diesel.
En tant que fournisseur pour le nouveau championnat ETCR (Electric Touring Car Racing), Hyundai fournira ce générateur Hyundai comme système de recharge pour toutes les voitures.
Une façon de montrer que l'électromobilité utilisera à la fois la batterie et la pile à combustible.
*Renault, qui était venu en 2009 présenter sous forme de concepts 4 véhicules électriques ici même à Francfort et qui a longtemps considéré que l'hybride rechargeable n'avait aucun sens.
**Précisons au passage que Hyundai vient de rejoindre Ionity, le réseau de charge ultra rapide aux côtés des constructeurs allemands et de Ford.
