samedi 28 avril 2018

Le futur vu par la marque DS

Ce n'est qu'un concept digital, mais il permet à la marque DS de faire le show, alors que se dispute aujourd'hui l'e-Prix de Formule E à Paris. La X e-Tense préfigure ce que pourrait être un modèle sportif à motorisation électrique d'ici 2035. Une bonne nouvelle, car cela signifie que le groupe PSA croit en sa griffe haut de gamme. Et ce concept est particulièrement original. Mais, avant d'aller plus loin, parlons un peu du futur de DS.



Hier soir, au DS World, il a été annoncé que le premier modèle 100 % électrique de DS serait révélé au Mondial de l'Auto à Paris. La marque n'a pas révélé le nom (ni présenté d'image, bien entendu), mais tout le monde a compris qu'il s'agissait de la DS3 Crossback, qui sera lancée en 2019. Le directeur produit de DS Automobiles, Eric Apode, m'a confirmé que la vocation de la griffe Premium était d'étrenner les nouvelles technologies. Et comme la DS3 et la future 208 - qui sera elle aussi électrique - partagent la même plateforme, ça se tient.


Dans le village Formule E, le stand DS présente deux exemplaires de la DS7 Crossback en version hybride rechargeable (300 ch et 4 roues motrices). On sait qu'elle va arriver aussi en 2019. Ce sera aussi a priori le premier modèle du groupe PSA à étrenner cette chaîne de traction, qui va vite se décliner sur d'autres modèles dont le 3008 chez Peugeot. Il a été dit hier au DS World que les modèles sortant après 2025 ne proposeront plus de motorisation thermique pure. Il y aura soit de l'hybride, soit de l'électrique.

Lors d'un échange que nous avons eu, Eric Apode m'a confié avoir été frappé par cette édition du salon de Pékin, où il a pu constater une montée en puissance de l'électrique. Il ne se fait guère d'illusion sur la place du moteur thermique dans les 10 ans qui viennent.


Et puis, un petit cocorico : l'an prochain, DS sera la seule marque française à participer au championnat de Formule E avec la monoplace électrique de nouvelle génération.


Venons-en à présent sur le concept DS X e-Tense, que tout le monde imaginait voir au salon de Pékin (grosse déception pour mes confrères qui y étaient), ou aux Invalides pour l'e-Prix de Paris. Il ne restera qu'à l'état de maquette digitale.

Voici la vidéo.


Le responsable du style, Thierry Metroz, m'a confié que les designers avaient été très loin. Déjà, dans l'idée, la X e-Tense, c'est deux voitures en une : une sportive où le pilote se glisse dans un baquet à l'air libre et une auto avec un toit en forme de bulle où celui qui se trouve à l'intérieur se laisse transporter par la technologie de conduite autonome. DS Automobiles voulait pousser encore plus l'asymétrie et avait imaginé des roues asymétriques ainsi que des empattements asymétriques. Mais, DS Performance est venu rappeler que ça ne tiendrait pas la route, même en 2035.


Sur un plan technique, parlons d'abord du plaisir de conduite (car la marque DS n'est pas faite pour l'autopartage, dixit Eric Apode). La X e-Tense est équipée de deux moteurs électriques, placés dans chacune des roues avant. Ceux-ci développent une puissance de 400 kW (540 ch). La marque a aussi prévu un mode circuit portant la cavalerie à 1 000 kW (1 360 ch). La performance est optimisée par des solutions issues de la Formule E (châssis carbone, barres de torsion, logiciel).


Autre apport de la compétition : le système de freinage peut se passer de plaquettes de frein. Les moteurs, installés dans les roues, auront la capacité de freiner la voiture tout en récupérant directement l’énergie produite par la décélération. C’est aussi un moyen d’éliminer les émissions de particules au freinage, selon DS.


Le volant occupe une place prépondérante dans le cockpit du pilote. Vous l'aurez remarqué, il n'y a pas d'écrans. C'est ce que la marque appelle le Digital Detox.


Côté passager, l'ambiance est différente. On se trouve dans un cocon, recouvert d'une bulle transparente. Même le plancher peut devenir transparent et montrer la route quand on le souhaite, grâce à un procédé électrochrome. Sinon, on est dans un autre univers. Là non plus, pas d'écran. Les contenus viennent s'afficher directement sur les surfaces vitrées. Le tableau de bord en bois intègre un système acoustique développé avec Focal. Par ailleurs, un assistant personnel baptisé IRIS peut se matérialiser sous forme d'hologramme, au centre du cocon ou sur les surfaces vitrées.


Le plus étonnant, c'est la présence de plumes dans ce nid douillet (c'est le cas de le dire !). DS a travaillé avec la maison Lemarié, spécialiste du domaine depuis 1880. La plume (d'autruche, de canard ou de poule) peut apporter une touche de légèreté et de confort.


Au cours de notre conversation, Thierry Metroz m'a aussi révélé que la marque explorait sans cesse de nouveaux matériaux. Elle s'intéresse par exemple au cuir de... poisson. La peau du saumon peut donner naissance à un cuir aux propriétés étonnantes, proche du lézard.


La DS X e-Tense se distingue aussi par son éclairage (Light Veil). C'est la surface de la carrosserie qui devient elle-même l’élément d’éclairage. De chaque côté de la calandre, ces nappes signent l’identité lumineuse de l'auto, avec différentes couleurs, différentes formes et différentes intensités.


Et à l'arrière, les feux sont aussi dématérialisés avec l’intégration d’une nappe lumineuse à effet écaille, fondue dans la carrosserie pour signer le passage de la X e-Tense et indiquer les phases de récupération d’énergie.


Certes, la DS X e-Tense n'est qu'une dream car. Avant d'arriver à un tel niveau de sophistication en 2035, la marque devra déjà développer sa gamme (un nouveau produit par an, à partir de cette année). Mais, elle peut s'appuyer sur le savoir-faire du groupe PSA. Et c'est plutôt rafraîchissant de constater que le made in France repose à la fois sur de l'artisanal et de la technologie de pointe.