Hier, je me trouvais à Juvincourt, près de Reims. C'est sur cette ancienne base aérienne que Bosch a aménagé un centre de développement avec ses pistes d'essai. Le site a été complètement refait et s'est même enrichi d'une piste pour le comportement dynamique. Le centre peut également accueillir des tests de véhicule autonome. L'équipementier allemand a choisi de l'inaugurer en faisant le lien avec l'une des plus emblématiques de ses inventions, l'ABS.
Et c'est avec une Mercedes Classe S de 1978, dans son jus (et rachetée par le groupe), que Bosch a choisi de célébrer cet anniversaire. On a pu faire un tour dedans. C'est étonnant de constater la robustesse de ce modèle, qui totalise plus de 200 000 km au compteur (trois fois rien) et a conservé tout son confort.
Un coup d'œil sous le capot permet de voir la place que prenait le système de commande de l'ABS (qui s'appelait ABS Gen. 2). Bosch a fait des progrès depuis en matière d'intégration et de miniaturisation. Le poids du groupe hydraulique est aujourd'hui de 1,5 kg, contre 6,8 kg à l'époque.
Cette frise permet de suivre l'évolution. A la base, c'est pour éviter le blocage des roues d'un avion que l'ABS a été imaginé... A ce jour, Bosch en a produit plus de 300 millions.
Devenu standard depuis 2004, l'ABS a permis évidemment de sauver bien des vies. Il permet d'éviter le blocage des roues et de conserver la maîtrise de la direction, afin de pouvoir contourner l'obstacle. Avant, c'était le strike assuré.
Comment ça marche ? L’ABS est constitué de plusieurs éléments : un capteur sur chaque roue du véhicule, un calculateur et un système de régulation de freinage hydraulique. Le calculateur analyse les informations sur la vitesse des roues envoyée par les capteurs. S’il détecte le blocage d’une roue, il relâche la pression sur celle-ci pour qu’elle se remette à tourner. Dès que la roue retrouve l’adhérence, le système augmente la pression de freinage. L’ABS effectue ces variations de pression plusieurs dizaines de fois par seconde. Le conducteur ressent alors des vibrations dans la pédale de frein.
Sur les voitures modernes, l'ABS se combine avec le contrôle de la motricité et l'ESP. Les aides à la conduite permettent aujourd'hui à l'automobiliste de se sortir des pièges du quotidien avec la même habileté qu'un pilote professionnel. Et comme la tendance n'est pas au perfectionnement de la formation, c'est donc l'électronique embarquée qui prend le relais.
L'ABS continue d'évoluer, puisque Bosch le développe à présent pour les motos, sur lesquelles il est encore peu répandu (et pourtant, c'est utile). Selon l'équipementier, si toutes les motos équipées de ce système, on pourrait réduire de 26 % les accidents. En Europe, le système est devenu obligatoire depuis 2017 sur les deux-roues motorisé de plus de 125 cm3.
Et plus étonnant encore, l'ABS arrive aussi sur les vélos à assistance électrique. Je l'avais testé l'an dernier au centre de Boxberg, en Allemagne.
Voilà un système qui a marqué l'histoire de l'automobile, au même titre que l'ESP d'ailleurs. Et pourtant, il se trouve des "experts" (ceux qui ne connaissent rien, mais conseillent la Sécurité Routière avec des idées brillantes comme le 80 km/h) qui doutent encore de l'efficacité de ces équipements....