lundi 1 février 2016

GM prépare l'Autolib' de demain

A quelques semaines d'intervalle, le géant américain a conclu des accords en dehors de son métier traditionnel. Il a d'abord investi chez Lyft, le grand rival d’uber aux Etats-Unis, pour tester ses solutions de mobilité. Et plus récemment, il a décidé de lancer sous la marque Maven un programme d'autopartage qui va démarrer dans le Michigan puis s'étendre à d'autres régions des Etats-Unis. Ces deux actions montrent que le groupe est bien décidé à redéfinir le paysage de la mobilité.



Le taxi sans chauffeur n’est pas pour tout de suite. Mais, c’est clairement une possibilité sur le long terme. C'est pour cela que General Motors a pris la décision d’investir 500 millions de dollars dans Lyft, une compagnie qui  propose un service de VTC. Le géant de Detroit en profite pour s’octroyer un siège au conseil d’administration du concurrent d’Uber. GM, qui a déjà connu une fois la faillite en 2009, faute de ne pas avoir su s’adapter au marché, entend bien accompagner la mutation de l’automobile et ne pas la subir.


La presse grand public et les blogs ont conclu un peu vite que c’était pour développer ensemble un véhicule autonome. Ce n’est pas vraiment le cas. General Motors teste actuellement des Chevrolet Volt transformées en véhicules autonomes, et qui savent se garer toutes seules et venir jusqu’à la personne qui les appellent au moyen d’un smartphone. Le constructeur teste ce service en interne, dans son centre technique de Warren, dans le Michigan. Il est possible à terme qu’il introduise des véhicules de ce type au sein de la flotte de Lyft pour gagner en expérience. Rappelons simplement pour le moment que les taxis ou VTC sans chauffeur ne sont pas autorisés et que la Californie, un Etat pourtant réputé pour sa progressivité, n’entend pas laisser rouler des véhicules autonomes sans personne derrière le volant (au grand dam de Google d’ailleurs). Par contre l’automatisation pourrait être envisagée pour laisser les véhicules électrifiés aller se recharger tous seuls sur une borne.


Ce qui est sûr, c’est que General Motors va gagner en visibilité au niveau de sa flotte et de son service de connectivité OnStar qui seront utilisés par les chauffeurs, et donc remarqués par les occupants de ces véhicules. Et il va apprendre aussi un nouveau métier.


A ce propos, le groupe lance également Maven. L'idée est de proposer des véhicules partagés sur le campus d'Ann Arbor avec 21 parkings disséminés dans la ville. Pour opérer ce nouveau service, General Motors a débauché des anciens de Zipcar, Sidecar et Google. A noter que le smartphone est au coeur de l'expérience Maven. Les utlisateurs sont d'ailleurs encouragés à utiliser l'application WhatsApp pour remonter des infos.


Tout comme d’autres acteurs de l’automobile, tels BMW et Daimler, et sans doute demain Ford, GM va devenir un opérateur de mobilité et pas seulement un constructeur automobile. Il proposera une mobilité plus flexible, connectée assurément et peut-être autonome quand la technologie et la législation le permettront. A ce moment-là, les clients de Lyft (si GM ne rachète pas entre temps) pourront choisir s’ils veulent un chauffeur ou pas.