Comme d'autres manufacturiers, le fabricant italien cherche à remplacer l'hévéa, dont la culture intensive menace la biodiversité, par d'autres substituts. Il a trouvé une solution avec le guayule, une plante originaire du Mexique et qui contient du caoutchouc à l'état naturel. Pirelli a s'en est servi pour élaborer un
prototype de pneu qui a récemment été testé sur les pistes tests de Vizzola et Balocco, avec une Maserati Ghibli.
Le choix d’un bolide de la marque au trident n'était pas un hasard. Il a permis de tester de façon extrême les pneus au guayule qui, sur sec comme sur le mouillé, se sont montrés aussi performants que des pneumatiques équivalents composés de polymères synthétiques dérivés du pétrole.
Il n’aura fallu que deux ans entre les tous premiers projets de recherche sur le matériau et un test pneumatique sur piste. En 2013, Pirelli a signé un accord avec Versalis (une société du groupe Eni, qui est dans le pétrole, le gaz et la chimie) pour un approvisionnement exclusif en caoutchouc naturel de guayule. Dans ce court laps de temps, les chercheurs ont attentivement étudié en laboratoire les caractéristiques de la nouvelle matière première, de manière à les retranscrire au mieux pour un usage routier.
Le programme a été rendu possible, notamment grâce à un projet que Versalis a mené à bien pour l’extraction du caoutchouc, ainsi que grâce à l’aspect particulièrement résineux de la plante.
A noter que Pirelli produit déjà des pneumatiques utilisant des matières premières renouvelables telles que la silice issue de la balle de riz. Certains concurrents ont plus regardé du côté des pissenlits.
Mais d'autres fabricants ont déjà exploré la piste du guayule, comme Bridgestone dans son centre de recherche de Mesa, en Arizona où il cherche déjà produire de façon industrielle du bio-caoutchouc à partir de cette plante.