C'est amusant. Lors du dernier salon de Genève, un des responsables de la com' de BMW France me disait qu'il n'entendait pas parler d'hydrogène en interne, alors que le partenariat avec Toyota plaide en faveur de ce type d'énergie. Et les rumeurs allaient aussi bon train depuis un moment. C'est désormais une certitude : le constructeur allemand prépare un modèle de série à l'horizon 2020. Et peut-être même dès 2018.
L'hydrogène ? Ce n'est pas tout à fait une nouveauté pour la marque. Elle se penche depuis plus de 30 ans déjà sur l’utilisation de ce vecteur énergétique. Et on se souvient de la Hydrogen 7, présentée en 2006 et qui était alors la première berline de luxe animée par un moteur thermique à hydrogène (stocké sous forme liquide) pour la circulation au quotidien. Une piste rapidement abandonnée, en raison d'un rendement déplorable. BMW dit aujourd'hui étudier depuis plus de 15 ans la technologie de la pile à combustible (un projet avait été lancé avec l'équipementier Delphi et Renault en ce sens en 2001, avec une pile utilisée en tant que générateur). Mais, l'apport de son partenaire japonais permet de recoller au peloton de tête.
C'est sur deux prototypes que BMW a embarqué la technologie. Une Série 5 Gran Turismo et une i8. Les deux véhicules disposent donc d'une pile à combustible (puissance non spécifiée) issue de la coopération avec Toyota, en plus d'un moteur électrique de 180 kW (245 ch), d'une électronique de puissance et d'une batterie haute tension de 1 kWh comme accumulateur intermédiaire. L'autonomie est supérieure à 500 kilomètres, dans la lignée de ce que propose la Mirai.
A noter que pour le réservoir d’hydrogène, en forme de tunnel, et logé entre l’essieu avant et l’essieu arrière, le constructeur allemand propose deux technologies : celle du réservoir CGH2 sous 700 bars (standardisée dans l’industrie), et celle du réservoir CCH2 cryogénique sous pression brevetée par BMW Group pour stocker de l’hydrogène gazeux à basse température sous une pression de 350 bars. Le plein se fait en 5 mn.
Pour BMW, la pile à combustible est un complément logique de sa chaîne de traction eDrive. La marque pourra donc proposer, selon les marchés et le type de véhicule, de l'hybride rechargeable, de l'électrique à batterie (et avec range extender), ainsi que de l'hydrogène. Cela permettra d'adresser notamment le marché californien.
La firme de Munich vise l'objectif de 2020, afin de préparer l'architecture des futurs modèles. Cependant, pour que de tels véhicules à pile à combustible puissent rencontrer le succès, il faut arriver à mettre en place une infrastructure d’hydrogène. Toyota et BMW entendent bien peser sur ces choix et favoriser la création commune de normes technologiques facilitant l’utilisation et la démocratisation des voitures à hydrogène.