mercredi 8 octobre 2014

Motorisations : quelles évolutions au Mondial ?

Après l'hybride rechargeable et l'électrique, dont j'ai déjà parlé, j'ai souhaité faire un tour d'horizon des différentes motorisations mises en avant par les constructeurs. Il sera donc question des moteurs thermiques, dont le diesel qui n'est pas mort malgré l'entrée en vigueur de la norme Euro 6, de l'hybride et même de l'hydrogène qui commence à pointer son nez.



Mais d'abord, retour sur le programme 2 L/100 km. Je voulais saluer la présence de trois concept cars très réussis, chez Citroën, Peugeot et Renault. Certes, la filière auto n'est pas vraiment représentée (à l'exception de Faurecia qui est dans le hall 1 et communique sur l'allègement et de Michelin qui montre son pneu "tall and narrow" juste à côté), malgré son investissement dans ce programme, mais c'est un bel exploit.
Voir le diaporama : https://s.joomeo.com/5432b6993dbde


Restons chez les constructeurs français. J'ai obtenu un rendez-vous avec Christian Chapelle, le responsable en charge du développement des moteurs chez PSA. Nous avons eu une discussion sur les moteurs développés en vue de la phase Euro 6.2, en 2017. PSA planche sur du Stop & Start étendu avec mode roue libre (sailing ou free wheeling) et sur des boîtes automatiques, adoptant notamment le système eClutch de Bosch. Sur le moteur lui-même, on devrait voir se développer des pièces en DLC (diamond like carbon), qui est un peu le Teflon de l'automobile et aide à réduire les frottements. On peut encore gagner sur le rendement et la gestion thermique, mais l'hybridation semble inévitable à terme avec du mild hybrid 48 v pour l'Europe, et du plug in pour certains marchés comme la Chine (et sur une marque comme DS par exemple). Dès lors, on pourra faire travailler les moteurs selon des cycles différents (Atkinson par exemple). Chez PSA, on ne s'interdit rien, pas même une réflexion sur le taux de compression variable. Et si le futur passe par plus d'essence, le diesel reste quand même au coeur du mix CO2.


N'oublions pas Renault. Voici le Twin Turbo dCi de 160 ch qui loge sous le capot du nouvel Espace.


Le diesel, il est visible aussi chez Honda. Le constructeur japonais, qui à l'image de ses collègues de l'Archipel, n'aime guère ce type de motorisation, a développé un 1,6 litre d’une puissance de 160 ch et 350 Nm et couplé à une boîte 9 vitesses pour le CR-V. L'objectif est de devenir la référence en agrément de conduite.


Chez Ford, l'efficacité énergétique est aussi au rendez-vous. Les nouveaux C-MAX et grand C-MAX consomment 20 % de moins que les modèles de précédente génération. Ils sont équipés du nouveau moteur 1,5 litre EcoBoost  et du nouveau bloc 1.5 litre TDCi ECOnetic de 105 ch, dont les émissions de CO2 se limitent à 99 g/km sur le C-MAX cinq places. La force de la marque est d'avoir réussi à embarquer l'EcoBoost d'1 litre sur une large gamme, de la Fiesta à la Mondeo.


Une Mondeo qui par ailleurs se décline désormais en version hybride sur le marché français. Elle est à 99 g avec son bloc 2 L essence, un moteur électrique et sa batterie lithium-ion de 1,4 kWh.


Le full hybride essence est toujours à l'ordre du jour, évidemment. Toyota, qui évoque un mondial de l'hybride à Paris, présente son concept CH-R, alors que l'actualité chez Lexus est dominé par le crossover urbain NX.


Au Mondial, on peut aussi voir de l'hybride diesel à la sauce coréenne. Kia dévoile un concept sur base d'Optima, proposant une solution mild hybrid. La T-Hybrid combine le CRDi d'1,7 litre avec un petit moteur électrique alimenté par une batterie plomb-carbone de 48 V. Grâce à ce nouveau concept, la voiture peut rouler en mode tout électrique à faible vitesse et en vitesse de croisière stable,
tout en rechargeant son bloc de batteries pendant les phases de décélération. Le même concept est appliqué chez Hyudai, sur l'i40 Hybrid 48 v.


Dans un autre genre, Volvo intègre le compresseur électrique. Combiné avec deux turbos sur le moteur Drive-E 2 litres essence, la marque suédoise atteint ainsi la puissance incroyable de 450 ch sur un 4 cylindres. La technologie Triple Boost vise surtout la performance, en comblant le retard du turbo, mais c'est aussi la preuve que le downsizing est possible sur du Premium.


Et pour compléter ce panorama, parlons un peu d'hydrogène. Si, fidèle à son habitude, Hyundai présente l'iX35 en version FC (comme Fuel Cell), Paris est l'occasion de découvrir la future berline hybride avec pile à combustible de Toyota. Elle va être lancée au printemps prochain au Japon, puis dans le courant de l'été aux USA. Elle n'arrivera a priori qu'en 2016 en Europe, et d'abord en Allemagne et dans les pays scandinaves. La France, qui préfère investir dans la voiture électrique et fait l'impasse sur cette technologie, n'est pas près de la voir rouler.