jeudi 16 octobre 2014

Nissan reste convaincu du potentiel de l'électrique

Alors que le Mondial de l'Automobile bat son plein, Nissan a organisé à l'attention de la presse une table ronde sur l'avenir du véhicule électrique. C'était ce mardi sur son stand. Un rendez-vous auquel j'ai répondu présent et qui m'a permis d'échanger avec trois responsables de haut vol : Bernard Loire (Président de Nissan West Europe), Jean-Pierre Diernaz (en charge des véhicules électriques et de l'infrastructure pour l'Europe) et Claude Muller (qui occupe les mêmes fonctions au niveau de Nissan West Europe).



Et cette table ronde a été conclue par un scoop : l'annonce d'une prime équivalente au super bonus (3700 € venant s'ajouter aux 6300 €) pour l'achat d'un véhicule électrique et la mise à la casse d'un véhicule diesel de plus de dix ans et quelle que soit la région de France. Une opération moins limitative que la proposition du gouvernement et qui va durer jusqu'au 31 décembre. C'est un joli coup marketing.


Qu'est-ce qui a été dit durant cet échange de près d'une heure et demie? Nous avons d'abord parlé chiffres. La Leaf reste la voiture électrique la plus vendue au monde avec 135 000 exemplaires à ce jour, dont 50 000 aux USA et 26 000 en Europe. Et en France ? Il s'en est écoulé 3 000 à ce jour, dont 1 200 depuis le début de l'année.
Dans l'émission C dans l'Air du 7 octobre, où j'étais l'un des invités, Yves Calvi avait déclaré ne jamais avoir vu de Leaf dans les rues de Paris. Il y en a quand même quelques unes, même si la visibilité d'un modèle ne s'acquiert qu'à partir d'un seuil de 10 000 exemplaires.


La Leaf contribue grandement à la notoriété de Nissan. La voiture génère un taux de satisfaction de 93 %, ce qui est très rare dans la profession. Il faut dire que la Leaf est un modèle qui ne tombe pas en panne. A titre de comparaison, et dans un univers différent, l'iPhone n'avait pas atteint un tel score au bout de 4 ans malgré la rupture qu'il a entraîné.


Ce qui est amusant, c'est que Nissan a été le premier à lancer une offre de location à 169 € par mois (dès juin 2013) sur la Leaf. Elle est choisie par 90 % des clients. La voiture est bien plus accessible qu'à ses débuts et s'est améliorée sur bien des points.


N° 1 des ventes d'électriques en Norvège, en Suède et en Angleterre, et N° 2 en France, la marque japonaise ne se contente pas de vendre des voitures. Elle apporte aussi des services.  Dans l'hexagone, elle permet par exemple de payer la recharge avec une carte unique (Khiwi Pass), offre le transport en auto-train l'été avec la SNCF (avec recharge gratuite incluse) et permet de louer gratuitement des voitures chez Hertz pendant 4 semaines.


L'autre point fort concerne la recharge. Outre le câble gratuit en 220 volts (que Renault offre maintenant sur la Zoé dans le cadre de son forfait à 169 € par mois), Nissan contribue à l'installation de bornes de recharge rapide. Il y en a dans l'ensemble de son réseau* et un peu partout en France, grâce à des accords avec des collectivités et des enseignes (dont Auchan et Ikea par exemple). D'ici la fin de l'année, il y en aura 300 dans l'hexagone et 1 800 en Europe. A ce propos, il nous a été dit que la charge rapide n'avait que peu d'impact sur la capacité de la batterie. Des taxis hollandais n'ont recours qu'à ce mode et parcourent 100 000 km par an.


L'actualité sur le salon est le lancement de l'e-NV200, la version électrique de l'utilitaire du même nom. J'ai d'ailleurs profité du centre d'essais électrique pour faire l'essai de ce modèle, faute d'avoir pu assister au lancement à Barcelone. L'e-NV200, qui reprend la technologie de la Leaf, répond à une vraie attente chez certaines professions comme les artisans, les taxis et les postes européennes.


A ce propos, Nissan lance une campagne e4Business. qui permet à des entrepreneurs de gagner un e-NV200. L'idée est de favoriser les entrepreneurs qui souhaitent utiliser des modes de déplacement alternatifs, en les aidant au niveau du marketing.
Lien : http://www.nissan.fr/FR/fr/experience-nissan/future-today/e4business.html


A la question : "allez-vous développer la gamme des VE et en avoir 4" (comme cela avait été annoncé à une époque par Carlos Ghosn), il nous a été répondu qu'il y en avait déjà... 3 ! L'e-NV200 compte double, car il y a la version fourgon et celle pour le transport de personnes (Evalia). Pas de news sur un éventuel modèle Infiniti. Il nous a simplement été dit que la Leaf 3 était en préparation, avec une autonomie sensiblement améliorée (150 km de plus !) et une technologie qui serait toujours a priori celle de NEC. Nissan exclut pour l'instant la piste de l'hybride rechargeable.


Le bilan ? Le développement du véhicule électrique ne passe pas que par des primes. Il faut aussi des avantages à l'usage comme en Norvège, où il est possible de rouler dans les couloirs de bus et de stationner gratuitement. Nous avons appris qu'une trentaine de villes se posaient des questions sur ce type de véhicule, dans le nord de l'Europe mais aussi en Italie. Paris réfléchirait aussi. En tout cas, Nissan se dit prêt à accompagner ces réflexions et joue le rôle d'un consultant, en raison de son expérience de 4 ans dans la mobilité électrique.

*450 points de charge rapide ou accélérée, compatibles avec les véhicules de marques Nissan, PSA, Mitsubishi, Renault (Zoé), Tesla, ou encore Toyota (Prius VHR).