mercredi 22 mai 2019

2040 : la fin des moteurs thermiques ? Euh, pas sûr...

Ce matin, j'ai eu l'honneur d'être l'invité d'Yves Calvi sur RTL. L'interview portait sur la fin programmée de la vente de véhicules à moteur thermique en 2040. Cette promesse, formulée par Nicolas Hulot en 2017, se retrouve donc gravée dans la loi d'orientation sur les mobilités (LOM) qui a été votée par les députés. Seulement, de quels moteurs parle-t-on ? C'est ce que ce j'ai essayé d'expliquer dans cet entretien.

En 2040, il n'y aura sans doute plus sur le marché des voitures neuves de moteurs sans assistance électrique. C'est d'ailleurs déjà le cas, puisque pratiquement tous les moteurs sont déjà couplés à un système de Stop & Start. La prochaine vague concerne l'hybridation légère avec le 48 v. Puis, demain, l'offre va se résumer à des moteurs hybrides rechargeables et à des versions 100 % électriques.

Simplement, l'horizon reste flou. Si l'industrie automobile est obligée de migrer vers l'électrique, à marche forcée, nul ne sait s'il y aura des clients en face. Le problème que j'ai pointé est celui du manque de bornes de recharge. Malgré les belles paroles, les pouvoirs publics ne mettront pas les moyens en face pour garantir une recharge rapide et flexible. Ce sont sans doute les industriels qui devront participer à l'effort (comme Nissan l'a fait avec les bornes rapides et comme les allemands ont décidé de le faire avec Ionity pour la charge ultra-rapide).

C'est quand même dommage de se priver d'autres alternatives. Le moteur à combustion interne peut brûler autre chose que les hydrocarbures classiques. Il peut fonctionner avec des biocarburants (éthanol, mais aussi carburants issus de la biomasse, gazéifiés) et du gaz naturel. L'Europe a choisi la pensée unique avec l'électrique. Or, le combat est perdu d'avance pour les batteries et Bruxelles va contribuer à enrichir la Chine.

Pour ne pas détruire massivement d'emplois, tout en continuant à réduire le CO2, on devrait explorer la voie des carburants alternatifs. Je ne milite pas pour un retour au Diesel, qui ne reprendra jamais les parts de marché qu'il a pu occuper. Ce moteur devrait cependant être mieux considéré, car les blocs de nouvelle génération tiennent leurs promesses et sont dans les clous pour ce qui est des émissions dans le monde réel.

On devrait faire confiance aux industriels pour trouver des solutions à coût raisonnable et arrêter les postures faciles et électoralistes. Faute de quoi la flamme sera rallumée pour les gilets jaunes, dont la revendication première était la mobilité abordable.

j'en profite pour saluer le travail de mon ami Didier Moulin qui a réalisé de belles photos de moi, dont celle-ci que j'utilise pour mon profil Twitter et qui a été réalisée à bord d'une DS. On peut être ouvert aux nouvelles technologies et rendre hommage - en même temps - aux produits mythiques du passé.