mardi 2 avril 2019

La Chine réduit ses aides dans le VE

A compter de juin, les aides à l’achat seront supprimées en Chine pour les voitures électriques affichant une autonomie inférieure à 250 km. L’an dernier, le gouvernement chinois avait déjà arrêté les aides pour celles d’une autonomie de moins de 150 km. Et ce n'est pas tout. Pour les voitures disposant d’une plus grande autonomie, ces aides diminueront également de 47 % à 60 %, selon leur rayon d'action.


Ainsi, la subvention pour une voiture d’une autonomie de plus de 400 km sera divisée par 2, à 25 000 yuans (3 300 euros), contre 50 000 yuans auparavant (6 600 euros). La Chine avait déjà annoncé qu’elle comptait arrêter progressivement les aides à l’achat pour les véhicules électriques d’ici à 2020. L'Empire du milieu compte en effet se concentrer sur le financement des infrastructures de recharge. La volonté est aussi d'encourager les industriels à convaincre par l'innovation et la concurrence, pas seulement en comptant sur des aides.

Cette décision de la Chine a de quoi faire réfléchir. Aux USA, Donald Trump veut arrêter lui aussi de subventionner l'achat de VE. Tesla et GM ont dépassé le cap des 200 000 véhicules vendus et vont donc voir les aides se réduire progressivement.

En France, la PFA a demandé au gouvernement de maintenir au moins jusqu'en 2022 le bonus écologique pour les véhicules électriques. Ce type d'aide est jugé indispensable pour que les constructeurs puissent multiplier par 5 leurs ventes. Pour le moment, rappelons que le taux de pénétration sur les voitures atteint à peine 2 % (contre 5 % pour les hybrides qui ne sont plus subventionnés). On a pu voir dans un passé récent que l'arrêt des primes impacte ce marché qui reste très minoritaire. C'est ce qui s'était passé au Danemark. Toute la question est de savoir si le marché de l'électrique va pouvoir se développer sans les aides. Dans le rapport de l'OPECST, qui se penche sur le coût de l'abandon des moteurs thermiques en 2040, leurs auteurs préconisent de maintenir les bonus jusqu'en 2030.

Il vaudrait mieux investir dans les bornes de recharge rapide. Mais, les Etats en ont-ils les moyens et la volonté ? Le cadre légal fait que le virage vers l'électrique est quasi sans retour. Mais, Bruxelles a pris le risque de rendre incontournables des véhicules que les consommateurs n'auront pas envie d'acheter et que les industriels européens vont devoir vendre à perte.

Les chinois doivent bien se marrer.