jeudi 25 avril 2019

La France accélère dans le véhicule autonome

Il y a les annonces fracassantes de la Silicon Valley et d'autres plus mesurées... En matière de véhicule autonome, c'est un peu comme la fable de La Fontaine le lièvre et la tortue ("Rien ne sert de courir ; il faut partir à point"). Et en l'occurrence, le gouvernement français a choisi d'avancer pas à pas, en lançant des expérimentations à grande échelle. Il va y en avoir 16 à travers toute la France.


Ce déploiement d'envergure était inscrit dans le plan national pour le véhicule autonome, annoncé en mai 2018 (j'ai eu l'honneur d'animer la conférence de presse de lancement). Il va donc avoir lieu. Avant de détailler ces expérimentations, il faut quand même rappeler qu'il y en a déjà eu plus d'une cinquantaine depuis 2014, que personne n'est mort et que 100 000 km ont été parcourus en mode autonome. L'objectif est d'arriver à un million de km d'ici 2022.

Le gouvernement a donc retenu les projets de deux consortiums.


Le premier a pour nom SAM (Sécurité et Acceptabilité de la conduite et de la Mobilité autonome), rassemblé autour de la Plateforme automobile (PFA). Ce programme d’expérimentations, doté de 110 millions d’euros (75 millions amenés par les partenaires et 35 millions par l’Etat), mobilisera plus de 500 000 utilisateurs, près de 100 véhicules autonomes, et 13 territoires d’expérimentation.

Le projet cible six catégories de cas d’usages du véhicule autonome : conduite autonome, valet de parking, VTC, nouveaux services de mobilité collective et partagée, transport public, livraison du dernier kilomètre.

Il rassemble 11 industriels (Alstom, Cofiroute, EasyMile, Keolis, PSA, groupe RATP, Renault, SNCF, Transdev, TwinswHeel, Valeo) pour réaliser des expérimentations et 9 partenaires pour en assurer la méthodologie et les évaluations dans leur domaine d’excellence (Cerema, ForCity, IFP Energies Nouvelles, IGN, Le LAB, ENPC/LVMT, SystemX, UTAC CERAM, VEDECOM).


L’appel à projet « Expérimentation du Véhicule routier Autonome » (EVRA) a également retenu le projet Expérimentations de Navettes Autonomes (ENA), conduit par l’Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR). Ce dernier concerne 3 autres territoires, dont la Brenne en plein Berry pour apporter de la mobilité en milieu très rural.

Au final, la France lance un programme diversifié, avec des véhicules autonomes qui vont surtout venir en renfort du transport public. L'objectif est aussi de faire comprendre au public que ces véhicules existent bien, en démystifiant au passage la paranoïa autour de l'éthique, la cybersécurité et les extra-terrestres.