Le constructeur français avait convié autour de son directeur général, Yves Bonnefont, plusieurs personnalités comme le champion du monde de FE, Jean-Eric Vergne (et pilote maison au sein de l'écurie DS Techeetah), le promoteur de la discipline Alejandro Agag et le météorologiste Louis Bodin (passionné d'automobile et de climatologie). L'idée était de parler de l'électrification des véhicules, aussi bien pour la série qu'en compétition.
Un tour de table a d'abord permis de savoir en quoi roulaient ces messieurs. Yves Bonnefont roule en DS7 Crossback essence et attend avec impatience la version hybride rechargeable, tout comme Jean-Eric Vergne. Alejandro Agag a une BMW i3 et une i8 (rappelons que BMW i est partenaire de la discipline). Il a aussi passé commande de la Porsche Taycan, qui sera le premier modèle électrique de la marque. Quant à Louis Bodin, il roule dans une AMG de 400 ch et a eu plusieurs GTI. Il aime tout ce qui roule et ça se sent.
Alejandro Agag, qui a travaillé dans l'univers de la Formule 1, a révélé que l'idée de la FE est venue quand il a constaté que des sponsors potentiels déclaraient déjà il y a 10 ans qu'ils ne pouvaient pas s'associer au moteur thermique pour des raisons d'image. Il est convaincu que la Formule 1 sera elle aussi un jour électrique.
Pour sa part, Jean-Eric Vergne a été honnête. Il a reconnu que son arrivée dans la discipline était sa seule opportunité quand il a quitté la F1. Mais, il a dit ensuite que c'est peut-être la meilleure chose qui lui soit arrivée. Les sensations sont différentes, car un circuit comme Spa fait 7 km alors que celui de Paris fait 1,9 km. Mais, il faut être plus concentré en FE.
Le champion du monde 2018 de Formule E (et dernier vainqueur de l'e-Prix de Paris) a ensuite fait marrer l'assistance en narrant cette anecdote. Au volant d'une voiture électrique, il s'est fait arrêter par un policier, car il avait accéléré de 0 à 50 km/h en à peine 3 secondes. "Rien n'interdit de le faire", a plaidé le pilote. Mais, l'agent de la paix pensait qu'il roulait trop vite. Il a donc dû le faire monter à bord pour montrer qu'une voiture électrique accélère fort. Jean-Eric Vergne a ensuite fait le parallèle avec le pilotage d'une FE, où la récupération d'énergie au freinage influe sur l'autonomie. Il pense par ailleurs que la technologie électrique est performante.
Rappelons que le champion du monde a signé un "Manifeste pour un nouveau souffle" en mars dernier. Il s'intéresse vraiment à ces questions de la transition énergétique.
La découverte de cette table ronde a été le météorologiste Louis Bodin. Ce personnage médiatique estime que l'on fait trop l'amalgame entre la pollution de l'air et le réchauffement climatique. Fustigeant les politiques, qui sont dans des postures pour se faire élire en surfant sur l'air du temps, il pense qu'il vaudrait mieux faire une veille argumentée des solutions techniques. Et pour lui, il faudrait un large éventail de motorisations, du Diesel à l'hydrogène, en passant par l'éthanol. Il a critiqué au passage la pensée unique autour de l'électrique à batterie, en incitant à réfléchir sur les impacts pour la planète tout au long de la chaîne. Le monsieur météo de TF1 et RTL a rappelé au passage qu'il n'y avait pas assez d'ENR aujourd'hui pour alimenter à l'échelle du pays une flotte massive de véhicules électriques et que la planète accueillait 200 000 nouveaux membres chaque jour. Des évidences dont personne ne parle pourtant. Il a même évoqué le nucléaire, en estimant qu'on ne devrait pas écarter cette solution pour des raisons idéologiques.
Ses prises de position ont été remarquées et appréciées par mes confrères.
Dans son rôle, Yves Bonnefont a plaidé pour que les pouvoirs publics fixent des seuls de pollution en laissant aux industriels le choix des technologies pour y arriver. Un avis partagé par plusieurs intervenants. DS a fait le choix de l'hybride rechargeable et de l'électrique en fonction des modèles, en plus de la version thermique.
Pour sa part, le patron de la Formule E, Aljandro Agag, estime que tout le monde va sur la batterie aujourd'hui parce qu'il y a eu des progrès et qu'on peut réduire encore la taille. Mais, il ne dit pas non à l'hydrogène. Ce vecteur d'énergie a d'ailleurs été évoqué par plusieurs intervenants. Le DG de DS Automobiles, Yves Bonnefont, le classe au sein de la grande famille de l'électromobilité. Il a expliqué au passage qu'on ne trouvait pas l'hydrogène à l'état pur et qu'il fallait soit l'extraire des hydrocarbures, soit l'extraire de l'eau par électrolyse, ce qui réclame au passage beaucoup d'énergie. Pour autant, si on trouve une solution pour faciliter le stockage de l'hydrogène, cette solution pourrait aussi se développer selon lui. Quant au champion du monde en titre de FE, Jean-Eric Vergne, ambassadeur pour le développement durable de cette discipline depuis 2017, il a évoqué lui aussi l'hydrogène. Il a fait remarquer que ce vecteur pouvait servir à stocker l'énergie. Selon lui, il faudrait poser tous les problèmes sur la table et se demander quelle est la meilleure source d'énergie. Il estime par ailleurs que les politiques ne devraient pas imposer de solution.
Il a été souligné par Yves Bonnefont et Alejandro Agag que l'électrification (incluant donc l'hydrogène) n'était pas un effet de mode et que les constructeurs étaient résolument engagés dans cette voie.
En guise de final, DS Automobiles a fait un cadeau sympa à Jean-Eric Vergne, qui fêtait son anniversaire jeudi. Il a reçu une trottinette électrique réalisée par DS Automobile, avec des éléments de design et même d'éclairage liés à la marque. Un modèle unique qui colle bien à l'image de ce champion du monde.
