L’information n’est pas confirmée, mais la rumeur fait jaser. A travers sa filiale Waymo, le géant de l’Internet serait sur le point de passer un accord avec l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Un accord qui porterait a priori sur une plateforme de robot-taxi. A ce jour, Google opère déjà un service de taxi autonome à la demande, à Phoenix dans l’Arizona. Or, l’alliance Renault-Nissan veut aussi se lancer dans ce type d’activité, pour proposer de nouveaux services de mobilité. C'est l'un des piliers dans le cadre de son plan pour 2022.
Comme on pouvait s'y attendre, les médias ont commenté que Renault s'en remettait à Google pour la voiture autonome parce que la marque est en retard par rapport à BMW et d'autres acteurs. Ben tiens. A la place des bureaux d'études, ils vont faire pousser du gazon ou implanter des panneaux solaires...
Si un tel accord se concrétisait, cela ne veut pas dire forcément que les Renault de demain seront autonomes avec de la technologie américaine. D'ailleurs, elles vont devenir prochainement semi-autonomes, dans le cadre de développements menés en interne.
Il faut juste comprendre que l'alliance, comme d'autres constructeurs d'ailleurs, noue des partenariats en fonction d'intérêts communs. Waymo ne peut rien faire tout seul. Il a certes des accords avec Jaguar et Fiat-Chrysler, mais ces deux constructeurs ont une politique inexistante dans la mobilité. En revanche, un acteur comme Renault est dans l'autopartage et le VTC. De plus, l'alliance a plus d'expérience dans la voiture électrique (plus facile à robotiser qu'un véhicule thermique). Si l'accord permet de mettre des Renault et des Nissan à la route pour en faire des taxis autonomes (powered by Google), pourquoi pas. Cette expérience sera sûrement bénéfique pour les deux parties.
Pour autant, ce n'est qu'un partenariat parmi d'autres. L'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a un accord avec Transdev autour de la mobilité autonome. Elle travaille aussi en Chine avec Didi Chuxng, l'équivalent chinois d'Uber. Sur un marché mondial, où de gros acteurs avancent leurs pions (comme Uber avec Toyota et Volvo), la partie est plus complexe qu'il n'y paraît.
Et les alliances se font et se défont, au rythme des avancées techniques ou des opportunités.
On peut rappeler que le premier groupe automobile au monde avait déjà passé un accord avec Google, il y a quelques mois, mais pour développer la connectivité à bord des voitures, sur la base du système d’exploitation Android. Là encore, cela ne veut pas dire que Renault et Nissan vont arrêter de développer des tableaux de bord et du soft. C'est tout simplement parce ce qu'Android est dans une position dominante et que cet OS génère derrière des applications avec une armée de développeurs et des millions de clients en face.
A la place des geeks, je m'inquièterais plutôt pour Apple qui laisse passer le train.