samedi 28 octobre 2017

Le GNV (en mode bio-méthane) : l'alternative au tout-électrique ?

La France adore les caricatures : le tout-voiture, le tout-Diesel... Aujourd'hui, c'est le tout-électrique qui amène certains politiques, et il faut bien le dire aussi, certains industriels, à raconter n'importe quoi. Mais, il semblerait que le contexte change. Dans le cadre d'une opération à laquelle m'a convié Fiat, pour l'ouverture d'une station au bio-méthane, j'ai échangé avec un représentant de GRDF qui nous a expliqué que le contexte était plus favorable au gaz. En résumé : le gouvernement aurait compris que le tout-électrique n'était pas tenable et regarderait comment aider cette filière qui peut se montrer vertueuse tout en aidant l'agriculture.



Le fait est que le gaz naturel est l'une des solutions alternatives qu'il ne faut pas oublier, au même titre que le GPL ou les biocarburants. Le GNV réduit de 20 % les émissions de CO2, ne produit pas de particules et ne sent pas. Il a aussi le bon goût d'être plus silencieux.


Mais surtout, il peut s'avérer très vertueux quand le gaz est issu non pas d'hydrocarbures mais de la fermentation de déchets. Or, précisément, je suis allé hier visiter une ferme de méthanisation à Mortagne-sur-Sèvre, en Vendée, qui produit du bio méthane pour une station au GNV située juste à côté. C'est direct du producteur au consommateur.


Certes, il n'est pas très glamour d'écrire que le lisier de vaches, porcs ou canard sert à fabriquer du carburant. Mais, c'est pourtant ce qui se produit. Ces effluents d'élevage, ainsi que des graisses alimentaires, sont traités et transformés en un gaz qui est épuré et qui peut servir ensuite en partie pour alimenter des pompes. L'installation en question à nécessité un investissement de 3,4 millions d'euros et arrive à produire 1 million de mètres cube de méthane par an.


C'est ce gaz inodore et bio qui peut être utilisé comme carburant à bord de voitures ou de camions, à une pression de 250 bars. Non seulement il est possible de produire en circuit court, en faisant travailler l'agriculture locale (le retour sur investissement est de l'ordre de 6 à 8 ans), mais en plus ce carburant est 15 à 20 % moins cher que le gasoil.


Le plein se fait en trois minutes pour une voiture. C’est donc comparable à l’essence et au diesel. Il y a aussi un intérêt pour les constructeurs. Fiat avance ainsi qu'une voiture au bio-méthane ne rejette théoriquement que 5 grammes de CO2 par km. Ce calcul a été fait du puits à la roue (une approche que tout un chacun devrait adopter pour comparer utilement les différentes énergies).


On dénombre aujourd’hui 15 000 véhicules en circulation en France, avec des voitures, mais surtout des bus et des camions. Chez les constructeurs, il y a plusieurs marques dont Fiat qui nous a fait essayer au passage sa gamme, avec la Panda et les deux utilitaires Doblo et Fiorino. Ces véhicules roulent à la fois à l’essence et au gaz, le passage d’un mode à l’autre se faisant automatiquement.


Pour ce qui est du réseau, il y a une quarantaine de stations au gaz naturel accessibles au public. Un chiffre amené à augmenter. Dans le cadre de la directive européenne sur les carburants alternatifs, la France avance timidement, avec 80 stations annoncées à l'horizon 2020 par les pouvoirs publics (alors que la filière en souhaitait 250). Mais, le réseau pourrait se développer plus vite. Le syndicat d'énergie de la Vendée, le Sydev, a prévu d'ouvrir 7 nouvelles stations dans les 5 ans à venir (avec des certificats d'origine pour le gaz). La filière gaz vise quant à elle 600 stations en 2022.

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