Dévoilé en juin dernier, le concept de pile à combustible e-Bio se retrouve donc deux mois après appliqué à bord d'un prototype, basé sur le fourgon compact e-NV200, 100 % électrique et doté d'une batterie de 24 kWh. En ajoutant une PAC, dont l'alimentation est assurée par du bio-éthanol, l'autonomie augmente pour atteindre 600 km. C'est au Brésil que Nissan a choisi de présenter en avant-première cette solution et d'y poursuivre les essais sur route.
Pour Carlos Ghosn, l'intérêt de la solution est d'utiliser les infrastructures déjà existantes. Le mélange eau-éthanol est plus facile et plus sûr à manipuler que les autres combustibles. Un raisonnement qui peut se justifier. De plus, le bilan CO2 global est plutôt favorable, dans la mesure où le bio-éthanol est d'origine végétale, et donc renouvelable.
Grâce au reformeur, qui transforme l'éthanol en hydrogène, de façon à ce que la pile à combustible de type SOFC (Solid Oxide Fuel Cell) puisse générer de l'électricité, le e-NV200 avec la solution e-Bio est capable de générer les mêmes accélérations et d’offrir le même silence de conduite que la version classique électrique. Le tout en affichant des coûts d’exploitation remarquablement bas ainsi qu’une autonomie comparable à celle d’un moteur thermique.
Cette technologie contribue à la stratégie Nissan Intelligent Power (Performance Intelligente par Nissan) qui vise à rendre accessible la mobilité sans émission à l’échappement. Et ce, en multipliant les sources d’énergie décarbonée, mais également en contribuant directement aux infrastructures de recharge rapide à travers le monde.
Néanmoins, les experts de l'hydrogène restent dubitatifs. Carlos Ghosn est-il sincère, ou s'agit-il d'une diversion, avec au passage des subsides pour financer la recherche ? Le même Nissan travaille par ailleurs sur un range extender classique à l'hydrogène pour améliorer l'autonomie du e-NV200. Une solution qui devrait arriver prochainement en Europe.