Pas facile de s'improviser constructeur automobile. Après les déboires d'Apple, dont l'architecte présumé du projet Titan, Steve Zadesky, a quitté la société en début d'année, c'est au tour de Google d'essuyer un revers. L'un des hommes clés du projet de voiture sans chauffeur d'Alphabet, Chris Urmson, est parti vendredi dernier. Il avait rejoint il y a sept ans et demi ce qui était encore un projet secret, puis avait longtemps dirigé le programme, jusqu'à la nomination l'an dernier à la tête du projet Google Car de John Krafcik, un pro du secteur automobile passé auparavant par Ford et Hyundai.
J'ai eu l'occasion une fois de m'entretenir avec Chris Urmson, en visioconférence, et je l'avais vu au dernier salon de Francfort, où il avait participé à une conférence sur la voiture autonome. Est-ce que son départ remet en cause le projet ? Sûrement pas. Le programme totalise 1,8 million de miles (environ 2,9 millions de kilomètres) de conduite autonome. Soit, l'équivalent de 150 ans de conduite humaine. La flotte compte 58 véhicules et en aura 100 de plus d'ici la fin de l'année, grâce au partenariat avec Fiat-Chrysler.
Néanmoins, on notera que c'est le second départ majeur après celui de Sebastian Thrun, un vétéran de la voiture autonome qui avait travaillé sur le DARPA Challenge et qui avait initié le projet chez Google. Thrun est parti en 2013. Il s'est depuis reconverti dans l'éducation en ligne, au sein d'Udacity, où il continue à s'intéresser à la voiture autonome.
Google en arrive à un point où il faut des résultats et faire rentrer de l'argent. On verra si le géant du Net pourra convaincre les constructeurs d'adopter ses logiciels.