C'est une petite révolution qui se prépare depuis le début de l'année. Dans le cadre d'une réorganisation de son mode de fonctionnement, Bison Futé a décidé de tirer un trait sur le CNIR de Rosny-sous-Bois et les CRICR (Centres régionaux de coordination et d'information routière). Ils sont amenés à disparaître, d'ici mai 2016 au plus tard, avec un redéploiement des agents. La raison ? Ils n'étaient plus assez performants et surtout plus du tout en phase avec un monde qui a basculé dans le numérique, avec la montée en puissance de l'information en temps réel.
Dans une note diffusée à la fin du mois de janvier, la direction des Infrastructures de Transport estime que ce dispositif est remis en cause, tant par l'évolution de l'organisation des administrations que par les évolutions technologiques.
L'information routière a été pensée à une époque où la France comptait une centaine de DDE et des CETE (Centres d'Etudes Techniques de l'Equipement). Mais, cette organisation n'existe plus. Elle a été éclatée entre diverses administrations dont les DREAL et le CEREMA.
Mais surtout, la technologie a tout changé. Alors que l'information routière était auparavant diffusée à la radio, avec des journalistes officiant depuis les centres de Rosny-sous-Bois et Créteil (qui depuis d'ailleurs ont regagné leurs rédactions), les données sur le trafic sont aujourd'hui disponibles partout, sur le web, à la TV, mais encore plus sur les GPS embarqués avec des acteurs comme V-Traffic et TomTom, ou encore sur les smartphones avec des services opérés par Google. De plus, des services communautaires comme Coyote et Waze sont enrichis par d'autres usagers qui contribuent à l'information routière et signalent des embouteillages. Les antennes des mobiles et des véhicules traceurs sont par ailleurs utilisés en complément des capteurs sur les routes.
Un exemple symbolique : voici comment Radio France délivre par exemple de l'info trafic avec V-Traffic en vidéo.
L'Etat a donc décidé de revoir le mode de fonctionnement. C'est la raison pour laquelle les centres d'information routière vont fermer. Cet été, les services de l'Equipement devaient en principe achever de déployer un logiciel permettant de dématérialiser la chaîne de l'information depuis le système d'aide à la gestion du trafic (SAGT) jusqu'au site Internet de Bison Futé. Le travail doit s'achever en octobre avec les sociétés d'autoroutes.
Bison Futé s'était déjà modernisé à plusieurs reprises (carte en temps réel en 2005, ajouts de nouvelles fonctionnalités en 2006 et 2013, création d'une application mobile). Mais, il fallait tenir compte de la nouvelle donne numérique.
Le travail va consister à définir une nouvelle politique d'information routière, en lien avec les administrations et les gestionnaires de routes (collectivités, sociétés d'autoroutes). L'Etat stratège entend développer de nouveaux outils informatiques et de prévision qui seront concentrés sur le site de Bison Futé. Autant de données que des opérateurs privés pourront réutiliser mais dans le cadre défini par les pouvoirs publics.
*Etablis à Metz, Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille, Rennes et Créteil