Je reviens sur le constructeur japonais car mon escapade en Espagne pour l'essai du CX3 a été l'occasion de découvrir le Mazda Space ouvert dans la capitale catalane. Un show-room qui permet de mettre en avant les produits, mais également le design et l'univers de la marque, dont les fameuses technologies SKYACTIV. Des technos qui font partie de l'accord de partenariat entre Mazda et Toyota.
Contre toute attente, nos interlocuteurs de Mazda France n'en savaient pas beaucoup plus que ce qu'on a pu lire ici et là.
Néanmoins, on peut à ce stade émettre quelques hypothèses.
L'hydrogène : Mazda appréciera de bénéficier de l'expertise de Toyota dans la pile à combustible. La firme d'Hiroshima a bien exploré la piste de l'hydrogène, mais plutôt sous la forme du moteur à combustion alimenté par de l'hydrogène gazeux. Une impasse technique.
L'hybride rechargeable : roi de l'hybride (qu'il a partagé avec Mazda à une époque), Toyota maîtrise également le plug in. Les effets de volumes que le géant japonais génère sur les composants (moteurs électriques, batteries) ne peuvent que s'amplifier si un partenaire en bénéficie aussi.
L'apport du moteur rotatif comme range extender : c'est peut-être l'élément qui rend Mazda incontournable. Le mode de fonctionnement très particulier du moteur rotatif s'avère être un avantage certain sous la forme d'un prolongateur d'autonomie. Audi, qui a décliné un prototype de l'A1 e-tron avec un moteur Wankel en guise de range extender, avait d'ailleurs consulté Mazda à l'époque.
Moteurs et boîtes : chaque partenaire a ses spécificités. Mazda a pris le contrepied de l'industrie auto en ne cédant pas à la mode du downsizing (contrairement à Toyota) et en jouant sur le taux de compression pour offrir à la fois de la performance et une consommation relativement faible. Il peut aider son compatriote à faire baisser la moyenne de CO2. Mais, Toyota maîtrise de son côté la dépollution, ce qui peut s'avérer être un complément indispensable pour Mazda, alors que les normes se sévèrisent partout dans le monde.
Construction allégée : Mazda est réputé pour les gains de poids sur ses modèles, d'une génération à l'autre. Pour sa part, Toyota a un accord avec BMW qui peut l'aider sur la fibre de carbone.
Aides à la conduite : Toyota est en train de mettre en place des packs Safety Sense et bénéficie de toute l'expérience déjà acquise par Lexus. Mazda ne peut rien lui apporter de plus, bien qu'il soit à un niveau plus que correct.
La marque a en revanche une opportunité pour compléter la panoplie (avec par exemple l'évitement automatique de piéton)..
Bilan : un accord qui ne peut que rendre service à Mazda. Ce partenariat sur le long terme illustre aussi le fait que même un mastodonte comme Toyota ne peut pas non plus tout faire tout seul, et que les synergies sont vraiment au coeur du développement des véhicules de demain.