Le concept a été imaginé par le néerlandais Frank Manders, ici à gauche. Mais, il sera appliqué sous la férule d'Hubert Auriol, ancien pilote, triple vainqueur du Dakar et qui a organisé cette même épreuve pendant 9 ans. Il organise aujourd'hui un rallye en Chine. En découvrant le projet, il a retrouvé le même esprit aventurier qu'à la création du Paris-Dakar. Et il a voulu en être, en jouant un rôle dans l'organisation.
Les concurrents feront un parcours de 40 000 km avec un départ et un retour sous la Tour Eiffel. Les organisateurs ont prévu 80 jours de course (sans doute un peu plus pour la première), avec 5 grandes étapes de 5 000 km chacune). Les véhicules partiront vers l'est pour aller sans doute à Berlin, puis vers la Chine. Les villes d'Astana et de Monaco ont déjà fait part de leur intérêt. On peut imaginer aussi un tracé qui partirait de l'Alaska pour rejoindre la Californie, puis le Mexique et l'Amérique du Sud jusqu'au Brésil avant de traverser l'Océan Atlantique pour le retour. Des événements auront lieu dans les villes étapes.
La 80 DR, d'accord, mais avec quel type de véhicules ? A ce jour, il n'y a pas encore eu d'engagement formel des constructeurs. Même si, comme le concède Hubert Auriol en riant, "tout le monde dit que c'est une bonne idée". Et l'ancien champion n'a pas cité Toyota et sa Mirai avec pile à combustible par hasard. On imagine bien un acteur comme Tesla dont le rayon d'action est confortable en mode électrique. D'ores et déjà, Rimac s'est porté candidat. Mate Rimac, jeune ingénieur d'origine croate, a d'ailleurs présenté sa Concept One derrière l'Hôtel de Ville. Une supercar électrique de 1088 ch qui accélère de 0 à 100 km en 2,8 s et atteint 325 km pour une autonomie de 400 km. L'auto est utilisée par le directeur de course dans le cadre du championnat de Formule E. Et elle va s'aligner cet été à Pikes Peak pour essayer de battre le record.
Parmi les candidats, il faudra compter aussi avec Albert Bosch. Comme son nom ne l'indique pas forcément, cet aventurier espagnol cherche à concilier l'adrénaline et le développement durable. Il a piloté cette année la première voiture 100 % électrique du Dakar et entend bien être au départ de la 80 DR. Pour lui, l'égo doit laisser place à l'éco.
Par ailleurs, des hollandais veulent participer aussi avec une moto électrique. Cet engin a été développé par Storm Eindhoven et utilise des batteries amovibles sous forme de cartouches. L'autonome est de 200 km, voire plus.
En septembre prochain, le règlement technique sera connu. Une fois les règles établies, les équipes pourront jeter leur dévolu sur de l'électrique pur, du range extender ou de l'hydrogène. En ce qui concerne la recharge (prises ou plein d'hydrogène), l'accent sera mis sur le renouvelable. L'idée est vraiment de faire un rallye responsable, à la fois en termes d'empreinte environnementale, mais aussi en ce qui concerne le comportement des pilotes.
Autre innovation: la 80 DR fera la part belles aux réseaux sociaux avec des images en live diffusées chaque jour. Un cameraman sera d'ailleurs assigné à chaque équipe.
*Le choix de Paris a été assez évident pour les organisateurs, eu égard à des premières comme le Paris-Pékin de 1907. La capitale, qui n'a pas un amour fou pour l'automobile, mais soutient en revanche les énergies alternatives, a apprécié l'aspect écologique du projet. Un pré-événement sera monté à Paris au printemps 2016.
